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Au Myanmar, « l’armée s'est retournée contre ses propres citoyens » (ONU)

Des gens prient dans un temple à Yangon, au Myanmar.
Unsplash/Matteo Massimi
Des gens prient dans un temple à Yangon, au Myanmar.

Au Myanmar, « l’armée s'est retournée contre ses propres citoyens » (ONU)

Paix et sécurité

L’Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour le Myanmar, Christine Schraner Burgener, s’est dit, vendredi, profondément troublée par les violences persistantes commises par les forces de sécurité du pays d’Asie du Sud-Est.

« Assurer la paix et défendre le peuple devrait être la responsabilité de toute armée, mais au Myanmar, la Tatmadaw (nom officielle de l’armée du pays) s'est retournée contre ses propres citoyens », a déploré Mme Schraner Burgener à la veille de la Journée des forces armées – un évènement qui marque le début de la libération du Myanmar des forces japonaises d’occupation le 27 mars 1945.

L’Envoyée spéciale a rappelé que des femmes, des jeunes et des enfants font partie des personnes tuées dans la répression militaire des manifestations pacifiques contre le coup d’Etat du 1er février dernier.

« Les femmes restent un catalyseur de la paix et ont joué un rôle de premier plan dans les mouvements de désobéissance civile », a déclaré Mme Schraner Burgener. Elle a également rappelé que les jeunes dirigeants, qui ont bénéficié de la transition démocratique du Myanmar, « sont la clé de l’avenir du pays ». Un avenir « que l’armée met en péril », a-t-elle prévenu.

Solidarité de l'ONU avec le peuple du Myanmar

L'Envoyée spéciale a, de nouveau, demandé la libération de toutes les personnes détenues depuis le coup d’Etat du 1er février, y compris le Président U Win Myint et la Conseillère d'État Daw Aung San Suu Kyi.

Elle a réaffirmé sa ferme solidarité avec le peuple du Myanmar et son « attachement indéfectible à la paix et à l’Etat de droit ».

Alors que le Nouvel An de Thingyan au Myanmar approche en avril, Mme Schraner Burgener a demandé que les droits fondamentaux et les normes démocratiques soient respectés « dans l'intérêt supérieur de la prospérité de la nation sous un régime civil » et appelé les militaires à faire preuve d’une « retenue maximale ».

L'Envoyée spéciale a affirmé qu’elle continuera à amplifier l'appel du Secrétaire général de l’ONU en faveur d'une réponse internationale ferme et unifiée, bilatéralement et collectivement, en faveur du rétablissement du gouvernement démocratiquement élu du Myanmar. Elle continuera également à faire entendre les appels du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur d'une solution pacifique grâce à un dialogue constructif et à une réconciliation pratique « dans l’intérêt du peuple du Myanmar ».