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Niger : l’ONU condamne le meurtre de civils par des groupes armés dans l’ouest du pays

Des personnes et un troupeau sur une route dans la région de Tillaberi, dans le sud-ouest du Niger.
UNICEF/Vincent Tremeau
Des personnes et un troupeau sur une route dans la région de Tillaberi, dans le sud-ouest du Niger.

Niger : l’ONU condamne le meurtre de civils par des groupes armés dans l’ouest du pays

Droits de l'homme

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont condamné fermement l'attaque perpétrée le 15 mars par des individus armés non identifiés à Banibangou, dans la région de Tillaberi, à l’Ouest du Niger.

Le chef de l'ONU exprime ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés, a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

« Le Secrétaire général appelle les autorités nigériennes à ne ménager aucun effort pour traduire les auteurs de cette attaque en justice », a-t-il ajouté. « Le Secrétaire général réitère l'engagement des Nations Unies à soutenir la République du Niger dans ses efforts en vue de contrer et prévenir le terrorisme et l'extrémisme violent, promouvoir la cohésion sociale et le développement durable ».

L'UNICEF a également condamné « avec la plus grande fermeté les meurtres horribles de civils perpétrés par des groupes armés non identifiés dans les villages de Darey-dey et Sinégogar, région de Tillaberi, dans l'ouest du Niger, qui auraient tué au moins 58 personnes - dont six enfants âgés de 11 à 17 ans », a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF, dans un communiqué.

« Nous sommes profondément attristés et indignés que des civils, dont des enfants, figurent parmi les victimes », a-t-elle ajouté.

Des attaques dans la même région en janvier

L'UNICEF rappelle que début janvier, dans la même région, des groupes armés ont mené des attaques coordonnées dans les villages de Tchamo-Bangou et Zaroumdareye, tuant au moins 100 personnes - dont 17 enfants de moins de 16 ans.

La recrudescence de la violence armée dans la région du Sahel central a un impact dévastateur sur la survie, l'éducation, la protection et le développement des enfants. L'insécurité croissante le long des frontières avec le Burkina Faso et le Mali a exacerbé les besoins dans la région de Tillaberi où plus de 95.000 personnes sont déplacées.

Au cours des derniers mois, l'accès des acteurs humanitaires aux populations touchées par le conflit a été entravé. Il est de plus en plus difficile d'atteindre les personnes dans le besoin, déplore l’UNICEF.

La violence perturbe les moyens de subsistance et l'accès aux services sociaux, notamment l'éducation et les soins de santé. L'insécurité aggrave les vulnérabilités chroniques. Les femmes et les enfants subissent le plus gros de la violence, a regretté Marie-Pierre Poirier.

Le Niger reste confronté à une combinaison de crises humanitaires à déclenchement rapide et prolongé qui ont été exacerbées par les impacts de la Covid-19. Environ 3,8 millions de personnes, dont 2 millions d'enfants, ont besoin d'une aide humanitaire à travers le pays, fait valoir le Fonds.

« L'UNICEF continue de travailler avec le gouvernement et ses partenaires dans les communautés touchées pour fournir aux enfants et aux familles des services essentiels de protection, de soins de santé et d'éducation », a déclaré la Directrice régionale de l'UNICEF.

« Mais un soutien et un engagement supplémentaires de la part de la communauté internationale sont nécessaires de toute urgence pour mettre fin à la violence et nous aider à atteindre ceux qui en ont le plus besoin », a-t-elle conclu.