L'actualité mondiale Un regard humain

A Kyoto, l’ONU rappelle que le développement durable et l’Etat de droit sont indissociables

Ouverture du 14e Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, à Kyoto, au Japon.
ONU/DCG
Ouverture du 14e Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, à Kyoto, au Japon.

A Kyoto, l’ONU rappelle que le développement durable et l’Etat de droit sont indissociables

Droit et prévention du crime

Le 14e Congrès sur la prévention du crime et la justice pénale a ouvert ses travaux dimanche à Kyoto, au Japon.

 

Au premier jour de ce Congrès, les Etats participants ont adopté une déclaration dans laquelle ils s’engagent à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) tout en promouvant l’Etat de droit.

Plusieurs hauts responsables des Nations Unies ont appelé au renouvellement de la coopération mondiale contre la criminalité pour atteindre les ODD mais aussi pour se remettre de la pandémie.

« La prévention du crime, la justice pénale et l'État de droit ont un rôle clé dans le renouvellement du contrat social entre les États et leurs populations », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui participait à l’ouverture du Congrès virtuellement depuis New York.

Un avis dont s’est fait écho le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, qui a déclaré à Kyoto qu'une société « sûre » est une condition préalable à toute reprise sociale et économique.

Dans leur déclaration commune, les Etats participants au Congrès ont souligné leur ferme conviction que le développement durable et l’Etat de droit sont interdépendants et se renforcent mutuellement. Ils ont également rappelé que la criminalité constitue un obstacle au développement durable et que la concrétisation de ce dernier est un facteur propre à aider les États à prévenir et à combattre efficacement la criminalité. Dans la Déclaration de Kyoto, les gouvernements ont convenu de mesures concrètes pour faire progresser la prévention du crime, la justice pénale, l'Etat de droit et la coopération internationale.

« Ne vous y trompez pas. Nous n'atteindrons pas les objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030 si nous n'agissons pas sur l'Etat de droit, la prévention du crime et la justice pénale », a, ainsi, déclaré le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Volkan Bozkir.

Un point de vue qu’a partagé son collègue Munir Akram, le Président du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) qui a rappelé la singularité du 16e Objectif de développement durable qui vise précisément à œuvrer en faveur d’une paix, d’une justice et d’institutions efficaces. « L'ODD 16 est au cœur de la réalisation de tous les ODD. Il ne peut y avoir de développement durable sans justice, Etat de droit et prévention et contrôle de la criminalité », a dit le Président de l’ECOSOC.

Organisé avec le soutien de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Congrès de Kyoto est le plus grand rassemblement au monde de gouvernements, d’organisations internationales et régionales, de la société civile, d’experts et d’universitaires axés sur la prévention du crime et la justice pénale.

« Nous sommes dans une course contre la montre, car le crime organisé n'a épargné aucun effort pour profiter de la crise, de la vente de vaccins falsifiés, à l'exploitation de ceux qui ont perdu leurs moyens de subsistance et au détournement des fonds de relance », a, de son côté, insisté la Directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Fathi Waly

Des délégués du 14e Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale à Kyoto, au Japon.
Nations Unies
Des délégués du 14e Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale à Kyoto, au Japon.

 

La Covid-19, une autre raison pour lutter davantage contre la criminalité  

Le Congrès de Kyoto tiendra ses travaux jusqu’au 12 mars. Il devait à l’origine être organisé en 2020, mais sa tenue a été repoussée à 2021 en raison de la Covid-19. Dans le contexte de la pandémie, le congrès a été adapté pour adhérer à des normes strictes de santé et de sécurité tout en permettant une participation de haut niveau et diversifiée. Il a la particularité d’avoir une participation hybride : une participation physique limitée et une majorité des participants (75%) connectés en ligne.

La pandémie a été un catalyseur pour redoubler d’efforts dans la prévention du crime et le renforcement de l’Etat de droit. « Alors que notre monde souffre de cette crise prolongée, nous sommes unis dans l'urgence de protéger les gens et de ne laisser personne de côté », a, ainsi, déclaré la Directrice exécutive de l'ONUDC.

« Aujourd'hui, les perturbations causées par la crise de la Covid-19 offrent aux criminels de nouvelles opportunités d'exploiter les personnes marginalisées et à risque », a prévenu le Secrétaire général de l’ONU.

A l’occasion du Congrès de Kyoto, M. Suga a affirmé l’attachement du Japon au multilatéralisme et la détermination de son pays à faire preuve d’un « leadership fort » dans la construction d’un ordre international post-Covid.

« La communauté internationale doit travailler ensemble pour renforcer les efforts de prévention du crime et garantir un système de justice pénale pleinement fonctionnel même en pleine la crise de la Covid-19 », a dit le Premier Ministre japonais lors de ce Congrès sur la prévention du crime et la justice pénale qui, pour la deuxième fois de son histoire, se tient dans l’ancienne capitale impériale du Japon.