L'actualité mondiale Un regard humain

L’ONU plaide pour l’élimination progressive de la production d’électricité à partir du charbon

 Mine de charbon près de Samaca, en Colombie.
Banque mondiale
Mine de charbon près de Samaca, en Colombie.

L’ONU plaide pour l’élimination progressive de la production d’électricité à partir du charbon

Climat et environnement

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé une nouvelle fois à cesser de produire de l’électricité à partir du charbon dans le cadre des efforts pour limiter le réchauffement de la planète lié aux émissions de gaz à effet de serre.

« L'élimination progressive du charbon du secteur de l'électricité est l'étape la plus importante pour atteindre l'objectif de 1,5 degré », a dit le chef de l’ONU dans un message vidéo diffusé lors d’un sommet organisé mardi par le Royaume-Uni et le Canada. Il faisait référence à l’objectif, inscrit dans l’Accord de Paris sur le climat, de limiter à 1,5 degré Celsius la hausse de la température moyenne mondiale par rapport aux niveaux pré-industriels.

« Cela signifie que la consommation mondiale de charbon dans la production d'électricité doit chuter de 80% sous les niveaux de 2010 d'ici 2030 », a-t-il ajouté lors de ce sommet portant sur l’élimination progressive du charbon comme source d’électricité.

Le sommet réunit du 2 au 4 mars des représentants de gouvernements, de régions, de villes, de banques, de compagnies produisant de l’énergie, d’universités, et d’ONG.

Le Secrétaire général a rappelé que, par le passé, le charbon a apporté de l'électricité bon marché à des régions entières et des emplois vitaux aux communautés. Mais, « ces jours sont révolus », a-t-il souligné. 

Pollution de l’air

Alors que la production des énergies renouvelables (solaire, éolien, etc…) a réduit ses coûts, « la viabilité économique du charbon diminue », a-t-il dit. « Cela a été accéléré par la pandémie (de Covid-19). Sur pratiquement tous les marchés, il est désormais moins coûteux de construire une nouvelle capacité d'énergie renouvelable que de nouvelles centrales au charbon », a souligné le Secrétaire général. 

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a ainsi constaté que le coût de la construction de nouveaux projets d’énergie solaire est moins cher que la simple exploitation de centrales au charbon existantes dans des pays comme la Chine et l'Inde.

En outre, la pollution de l'air liée aux combustibles fossiles est à l'origine de 1 décès sur 5 dans le monde chaque année.

Dans ce contexte, le chef de l’ONU appelle tous les gouvernements, les entreprises privées et les autorités locales à prendre trois mesures :

•    Annuler tous les projets mondiaux de charbon en cours et mettre fin à la dépendance mortelle au charbon. Le chef de l’ONU exhorte tous les pays de l'OCDE à s'engager à éliminer progressivement le charbon d'ici 2030 et aux pays non-membres de le faire d'ici 2040.
•    Mettre fin au financement international des centrales au charbon et réorienter les investissements vers des projets d'énergie renouvelable.
•    Relancer un effort mondial pour organiser une transition juste. Les besoins des communautés charbonnières doivent être reconnus et des solutions concrètes doivent être apportées à un niveau local. Selon l’ONU, cela nécessite un engagement des gouvernements, des entreprises, des syndicats et des investisseurs.

« Nous pouvons avoir des énergies renouvelables et un ciel bleu. Nous pouvons avoir des emplois décents, sains et fiables », a conclu le Secrétaire général. « Nous pouvons nous passer du charbon et avoir des économies qui prospèrent grâce à des entreprises innovantes alignées sur ce que le monde exige : un développement durable et la prospérité pour les gens et la planète ».