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L’ONU demande une meilleure protection pour les personnes déracinées qui font face aux effets du changement climatique

Dans sa quête de pâturages pour son bétail dans le sud-ouest du Niger, Djouba Fedou, 60 ans, est entré en conflit à plusieurs reprises avec des agriculteurs.
© HCR/Boubacar Younoussa Sidd
Dans sa quête de pâturages pour son bétail dans le sud-ouest du Niger, Djouba Fedou, 60 ans, est entré en conflit à plusieurs reprises avec des agriculteurs.

L’ONU demande une meilleure protection pour les personnes déracinées qui font face aux effets du changement climatique

Migrants et réfugiés

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont appelé jeudi les États à renforcer la protection et l’assistance en faveur des personnes déracinées dans le contexte de catastrophes naturelles et du changement climatique.

« Du Soudan du Sud au Sahel, en passant par le ‘couloir sec’ de l'Amérique centrale, les réfugiés, les personnes déplacées et les apatrides sont souvent parmi les premiers à être touchés par l’urgence climatique », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, avant une conférence virtuelle pour renforcer les dispositifs en faveur des personnes déracinées confrontées aux catastrophes naturelles et au changement climatique.

« Nous devons investir dès maintenant dans des mesures de préparation afin d’anticiper les besoins de protection futurs et de prévenir de nouveaux déplacements causés par le changement climatique. Attendre que la situation devienne critique n’est pas une option », a ajouté M. Grandi.

La conférence virtuelle, co-organisée par le HCR, l’OIM et la Plateforme intergouvernementale dédiée au thème des déplacements liés aux catastrophes (PDD), intervient alors que l’urgence climatique se conjugue désormais aux conséquences de la pandémie de Covid-19, aux conflits en cours, à un nombre record de personnes déracinées, à la crise économique et aux troubles sociaux croissants.

Trois dispositifs en faveur des personnes déracinées 

L’évènement marque la mise en place de trois dispositifs clés pour apporter des solutions au problème des déplacements liés au changement climatique, à savoir l’Agenda de protection établi dans le sillage de l’Initiative Nansen, le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, l'Accord de Paris sur le climat.

La conférence virtuelle rappelle les liens étroits qui existent entre ces trois initiatives dans le contexte plus large du Programme de développement durable à l'horizon 2030 qui a été adopté en 2015.

« Cinq ans après l’adoption de l’Accord de Paris, le Réseau des Nations Unies sur les migrations, créé pour appuyer la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations, a fait de la migration liée au changement climatique une priorité majeure pour 2021 », a indiqué le Directeur général de l’OIM, António Vitorino. 

« Cela représente une occasion importante de renforcer notre action collective, en particulier à la veille de la COP26 (Conférence sur le climat à Glasgow). En tant que coordinateur du Réseau, l’OIM est pleinement engagée à renforcer l’action des Nations Unies sur ce sujet », a-t-il ajouté.

Lors de la conférence, les participants devaient faire le point sur les avancées et partager leurs expériences et meilleures pratiques relatives à la mise en œuvre du Cadre de Sendai, de l’Accord de Paris et de l’Agenda de protection de l’Initiative Nansen. 

Ils devaient également identifier les possibilités et les conditions permettant de renforcer les efforts de sensibilisation et d’assurer la cohérence des politiques dans les domaines d’action concernés.

Pour le HCR, l’OIM et le PDD, le moment est venu d’agir aux niveaux régional et national pour mettre en œuvre ces dispositifs afin de renforcer la résilience et la protection des populations face aux catastrophes naturelles et aux conséquences néfastes du changement climatique.