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L’ONU célèbre la première Journée de la fraternité humaine et appelle à promouvoir davantage la tolérance

Des Italiens en quarantaine au printemps 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 plaident pour la solidarité.
© UNICEF/Giovanni Diffidenti
Des Italiens en quarantaine au printemps 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 plaident pour la solidarité.

L’ONU célèbre la première Journée de la fraternité humaine et appelle à promouvoir davantage la tolérance

Paix et sécurité

Les Nations Unies ont célébré, jeudi, la première Journée internationale de la fraternité humaine pendant la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle. L’occasion pour le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de lancer un appel à promouvoir la tolérance.

« J’applaudis tous les États membres qui ont coparrainé la résolution par laquelle l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 4 février Journée internationale de la fraternité humaine, en particulier les Émirats arabes unis et l’Égypte qui ont cofacilité le processus », a déclaré le chef de l’ONU dans un message vidéo.

Il a rappelé l’importance de la publication, en 2019, du « Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune », co-signé par le Pape François et le Grand Imam d’Al-Azhar, le cheik Ahmad Al-Tayyeb.

« Cette déclaration est un modèle d’harmonie interconfessionnelle et de solidarité humaine », a noté M. Guterres, qui a remercié ces deux chefs religieux d’avoir utilisé leur voix pour promouvoir le dialogue interconfessionnel et le respect et la compréhension mutuels entre toutes les nuances de foi. 

« En ces temps éprouvant, nous avons plus que jamais besoin de cet esprit », a déclaré le Secrétaire général. « Dans le monde entier, des discriminations profondément ancrées, des actes d’intolérance et des crimes de haine persistent à l’encontre de maintes personnes simplement en raison de leur religion ou de leurs convictions, de leur appartenance ethnique, de leur genre ou de leur orientation sexuelle ». 

« Ces actes ignobles sont un affront aux droits humains internationalement reconnus et aux valeurs des Nations Unies. La diversité culturelle et la liberté de croyance constituent la richesse même de l’étoffe de nos civilisations », a-t-il ajouté.

« Alors que nous commémorons la Journée internationale de la fraternité humaine, engageons-nous à faire davantage pour promouvoir la tolérance, la compréhension et le dialogue culturels et religieux », a-t-il conclu.

Latifa Ibn Ziaten a reçu le prix Zayed pour la fraternité humaine 2021
Association IMAD
Latifa Ibn Ziaten a reçu le prix Zayed pour la fraternité humaine 2021

La fraternité humaine, antidote à la haine

Lors d’un événement organisé jeudi pour marquer cette Journée, le Haut-Représentant pour l’Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC), Miguel Moratinos, a estimé que l'observation d'une Journée internationale de la fraternité humaine était « plus que jamais nécessaire » étant donné « la fragmentation déplorable de notre monde aujourd'hui ».

« Nous ne sommes pas seulement confrontés aux ramifications d’une pandémie, mais aussi au virus contagieux de la haine, de la discrimination et du racisme. L'antidote est la fraternité humaine qui incarne la compassion, la solidarité, l'unité et le respect mutuel », a-t-il dit.

M. Moratinos a déclaré que l'Alliance des civilisations des Nations Unies était prête à travailler avec tous les États membres, les chefs religieux et la société civile pour renforcer le dialogue interreligieux et interculturel afin de renforcer le respect mutuel, la diversité culturelle et la liberté de religion et de conviction.

Prix Zayed pour la fraternité humaine

Le Secrétaire général de l’ONU a reçu jeudi le prix Zayed pour la fraternité humaine, qu’il partage avec Latifa Ibn Ziaten, une Française devenue militante contre la radicalisation après la mort de son fils dans une attaque islamiste en 2012. 

« Alors que le monde est confronté à la pandémie de Covid-19, une crise économique, une urgence climatique et des menaces à la paix, l'unité et la solidarité sont plus importantes que jamais. Il ne doit y avoir aucune place pour la haine dans l’avenir que nous nous efforçons de construire », a dit le chef de l’ONU lors d’une cérémonie virtuelle organisée à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) et à laquelle ont participé Sheikh Mohammed bin Zayed, le Pape François et le Grand Imam d’Al-Azhar, le cheik Ahmad Al-Tayyeb.

Le Secrétaire général a salué les efforts du Pape François et du Grand Imam d'Al-Azhar « pour faire progresser le dialogue interconfessionnel et promouvoir notre humanité commune ».

Selon lui, le prix reçu est une « reconnaissance du travail des Nations Unies pour faire progresser la paix et la dignité humaine chaque jour et partout ». « Ce prix nous inspirera alors que nous poursuivons ce travail vital », a ajouté M. Guterres, qui a décidé de faire don de l’argent du prix – 500.000 dollars - au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Le chef de l’ONU a salué sa co-lauréate, Latifa Ibn Ziaten. « Ses efforts dévoués pour soutenir les jeunes et promouvoir la compréhension mutuelle, résultant d'une immense tragédie personnelle, ont gagné des admirateurs chez nous et ailleurs », a-t-il déclaré.