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Méditerranée : le HCR sollicite 100 millions de dollars pour aider les réfugiés et les migrants

Des migrants sont couchés sur des matelas à l'intérieur d'un centre de détention, situé en Libye. (archive)
UNICEF/Alessio Romenzi
Des migrants sont couchés sur des matelas à l'intérieur d'un centre de détention, situé en Libye. (archive)

Méditerranée : le HCR sollicite 100 millions de dollars pour aider les réfugiés et les migrants

Migrants et réfugiés

Alors que les crises en Afrique subsaharienne forcent un nombre croissant de personnes à fuir, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé, mercredi, à des efforts accrus pour aider les réfugiés et migrants empruntant les itinéraires migratoires de la Méditerranée.

« Le HCR sollicite un peu plus de 100 millions de dollars pour renforcer la protection, dans les pays africains, des réfugiés en route vers la Méditerranée pour rejoindre l’Europe », a indiquée l’agence onusienne dans un communiqué. 

Selon le HCR, « la priorité absolue est d’offrir des alternatives sûres et viables à ces dangereux périples caractérisés par les abus et la mort ». 

Elle invite donc la communauté internationale à faire davantage pour sauver la vie des migrants et réfugiés qui empruntent les routes dangereuses menant à la Méditerranée. 

L’appel de fonds lancé par le HCR découle de son plan d’action stratégique pour 2021. Cette stratégie vise à accroître l’accès, l’identification et l’assistance aux réfugiés le long de leurs itinéraires, ainsi qu’à améliorer l’accès à l’éducation et aux moyens de subsistance dans les pays d’asile.

Le HCR préoccupé par l’escalade des conflits et l’ampleur des déplacements au Sahel

Plus largement, l’agence onusienne se dit « profondément préoccupé » par l’escalade des conflits et l’ampleur des déplacements au Sahel, par les nouveaux mouvements de population à l’est et dans la Corne de l’Afrique, et par l’augmentation des arrivées par mer dans les îles Canaries espagnoles. Durant la seule année 2020, un total de 1.064 décès ont été enregistrés dans la partie centrale et occidentale de la Méditerranée.

Par ailleurs, la violence au Sahel a déjà forcé à ce jour environ 2,9 millions de personnes à fuir. En l’absence de perspectives de paix et de stabilité dans la région, « il est fort probable que d’autres mouvements de population se produiront de nouveau et que beaucoup continuent à tenter la périlleuse traversée maritime vers l’Europe », a prévenu le HCR.

D’autant que les cas de traite et les abus, tels que les enlèvements contre rançon, le travail forcé, l’esclavage sexuel et la violence sexiste aux mains des trafiquants et des gangs, vont très probablement se poursuivre. « Nous recevons des témoignages poignants des brutalités et des abus dont sont victimes les réfugiés et les migrants sur les routes de la Méditerranée. Beaucoup sont la proie de trafiquants et de passeurs et sont maltraités, extorqués, violés, et parfois tués ou laissés pour morts », a déploré Vincent Cochetel, l’Envoyé spécial du HCR pour la situation en Méditerranée centrale.

Il y a quelques mois un bateau transportant plus de 120 personnes a chaviré au large des côtes libyennes.
OIM/Hussein Ben Mosa
Il y a quelques mois un bateau transportant plus de 120 personnes a chaviré au large des côtes libyennes.

Arriver à limiter le recours aux dangereux périples terrestres et maritimes

« Beaucoup de ces personnes fuient les violences et la persécution et ont des besoins immenses et urgents en matière de protection. Il est essentiel qu’un soutien vital ainsi que des services de protection leur soient assurés dans les pays vers lesquels elles ont fui initialement », a souligné M. Cochetel.

Dans ces conditions, « la priorité est accordée à l’évaluation des besoins en matière de protection pour les personnes se trouvant dans des endroits isolés, et à l’augmentation des allocations d’aide en espèces pour les réfugiés vulnérables vivant en milieu urbain ».

Afin de limiter le recours aux dangereux périples terrestres et maritimes, le HCR appelle les États à favoriser les voies d’accès sûres et légales pour les réfugiés, y compris par le biais du regroupement familial.

Il s’agit ainsi de renforcer l’utilisation des deux mécanismes de transit d’urgence au Rwanda et au Niger pour les personnes évacuées depuis la Libye, afin de permettre la mise en place de solutions durables.

De plus, les efforts visant à informer et à alerter les populations déracinées sur les risques liés à la poursuite de leur périple et sur les services disponibles localement seront également intensifiés.
 
Cette année, le HCR espère identifier et venir en aide à davantage de réfugiés le long de ces routes ainsi que dans les pays d’accueil, et renforcer l’accès et la fourniture de services de protection pour les victimes d’abus.