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Un nombre historiquement bas de 22.770 réinstallations de réfugiés en 2020

Les réfugiés éthiopiens, fuyant les affrontements dans la région du Tigré, au nord du pays, traversent la frontière vers Hamdayet, au Soudan, par le fleuve Tekeze.
HCR/Hazim Elhag
Les réfugiés éthiopiens, fuyant les affrontements dans la région du Tigré, au nord du pays, traversent la frontière vers Hamdayet, au Soudan, par le fleuve Tekeze.

Un nombre historiquement bas de 22.770 réinstallations de réfugiés en 2020

Migrants et réfugiés

Alors que 1,44 million de réfugiés à travers le monde auraient d’urgence besoin de réinstallation, seuls 22.770 d’entre eux ont été réinstallés l’année dernières, avec l’appui de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés.

C’est le nombre de réinstallations « le plus faible jamais observé par le HCR depuis près de deux décennies », du fait des quotas limités qui ont été proposés par les États. Et la pandémie de Covid-19 a eu pour effet de diminuer drastiquement les réinstallations. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la crise sanitaire a « retardé les départs et les programmes ».

En majorité, les réfugiés réinstallés en 2020 étaient originaires de la Syrie, de la République démocratique du Congo et du Myanmar.

« L’année 2020 a été extrêmement difficile pour toutes les populations à travers le monde, mais elle l’a été encore davantage pour de nombreux réfugiés, dont la situation était déjà précaire et qui luttent pour leur survie. », a déclaré la Haut-Commissaire assistante du HCR chargée de la protection internationale, Gillian Triggs.

Nous espérons que l’année 2020 restera une anomalie historique en termes de réinstallation des réfugiés - Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante du HCR

Avec plus de 6.700 arrivées, les États-Unis restent la première destination. Suivent la Suède (3.543), le Canada (3.496), la Norvège (1.504), et l’Allemagne (1.396). Un total de plus de 6.000 réinstallations a été mené par d’autres pays.

« Nous espérons que l’année 2020 restera une anomalie historique en termes de réinstallation des réfugiés », a-t-elle ajouté.

Avec la réinstallation des réfugiés à un niveau historiquement bas en 2020, le HCR appelle les États à offrir des places et à sauver des vies.

« Nous appelons d’urgence les gouvernements à intensifier leurs programmes cette année, à offrir davantage de places de réinstallation, à accélérer la gestion des cas et à nous aider à sauver la vie de personnes menacées et extrêmement vulnérables », a fait valoir Mme Triggs.

La charge extrêmement « disproportionnée » des réfugiés dans les pays du Sud

Alors que la pandémie a profondément impacté le nombre de réfugiés pouvant être réinstallés en 2020, le HCR est encouragé par le fait que 20 pays ont néanmoins repris leurs programmes, avec l’examen de dossiers et l’accueil de réfugiés tout au long de l’année. Beaucoup d’entre eux ont mis en œuvre des modalités innovantes et flexibles pour gérer la réinstallation malgré la pandémie.

« Nous avons constaté que la réinstallation des réfugiés peut être menée à bien, même durant une crise sanitaire mondiale, tant que des protocoles appropriés en termes de santé et de sécurité sont appliqués », a indiqué la Haut-Commissaire assistante du HCR chargée de la protection internationale.

Avec 85% des plus de 20 millions de réfugiés à travers le monde accueillis dans les pays en développement, la réinstallation est un moyen tangible pour les États de mieux protéger les réfugiés et de faire preuve de solidarité.

Les pays les moins avancés supportent une charge extrêmement disproportionnée en accueillant la majorité des réfugiés à travers le monde - Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante du HCR

Le regroupement familial facilité, ainsi que les voies complémentaires d’admission pour des possibilités d’emploi et d’éducation, sont d’autres opportunités pour les réfugiés que les pays peuvent soutenir.

Ces opportunités comptent parmi les objectifs clés du Pacte mondial sur les réfugiés, et sont envisagées dans le cadre de la Stratégie 2019-2021 sur la réinstallation.

« Tant que les guerres et le conflit continuent, le déplacement est prolongé, et les pays les moins avancés supportent une charge extrêmement disproportionnée en accueillant la majorité des réfugiés à travers le monde », a conclu Gillian Triggs, relevant que l’importance de voir d’autres pays rejoindre la liste des pays de réinstallation.