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Climat : pour le chef de l’ONU, l’adaptation et la résilience sont un impératif moral, économique et social

Au Libéria, une meilleure gestion des terres protège les communautés côtières vulnérables au changement climatique.
Photo : PNUD
Au Libéria, une meilleure gestion des terres protège les communautés côtières vulnérables au changement climatique.

Climat : pour le chef de l’ONU, l’adaptation et la résilience sont un impératif moral, économique et social

Climat et environnement

Au Sommet sur l’adaptation au climat, le chef de l’ONU a appelé, lundi, les gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour rendre la planète plus résiliente aux conséquences du changement climatique.

La pandémie de Covid-19 a rappelé au monde entier que l’humanité ne peut pas se permettre d'ignorer les risques connus et qu’elle doit prendre davantage conscience de l'importance de la résilience.

« Les perturbations climatiques sont un risque dont nous sommes bien conscients. La science n'a jamais été aussi claire. Nous sommes confrontés à une urgence climatique », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors de ce Sommet sur l’adaptation au climat organisé virtuellement par les Pays-Bas. « Nous assistons déjà à des extrêmes climatiques et à une volatilité sans précédent, affectant les vies et les moyens de subsistance sur tous les continents ».

Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), plus de 11.000 catastrophes dues aux conditions météorologiques, au climat et aux risques liés à l'eau ont eu lieu au cours des 50 dernières années, pour un coût de 3.600 milliards de dollars. Les phénomènes météorologiques extrêmes et les aléas climatiques ont également tué plus de 410.000 personnes au cours de la dernière décennie, la grande majorité dans les pays à revenu faible et de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire.

« Nous avons besoin de milliards de dollars des contribuables pour financer la reprise après la pandémie de Covid-19 pour relancer l’avenir à faible émission de carbone et à haute résilience dont nous avons besoin », a insisté M. Guterres.

« Mais la reprise ne peut pas uniquement concerner le monde développé. Nous devons étendre la fourniture de liquidités et d’instruments d’allégement de la dette aux pays en développement et à revenu intermédiaire qui n’ont pas les ressources nécessaires pour relancer leur économie de manière durable et inclusive », a-t-il expliqué.

Les cinq priorités de Guterres pour l’adaptation au climat

Le chef de l’ONU a détaillé cinq priorités au Sommet sur l’adaptation au climat :

  • Les pays donateurs et les banques de développement multilatérales, régionales et nationales doivent augmenter considérablement le volume et la prévisibilité de leurs financements pour l'adaptation et la résilience.
  • Toutes les allocations budgétaires et décisions d'investissement doivent être résilientes au changement climatique.
  • Les instruments financiers pour répondre aux catastrophes, tels que la Facilité d'assurance contre les risques de catastrophe dans les Caraïbes et la Capacité africaine de gestion des risques, doivent être accrus.
  • L'accès au financement, en particulier pour les plus vulnérables, doit être facilité et les initiatives d'allégement de la dette doivent être élargies.
  • Les initiatives régionales d'adaptation et de résilience doivent être soutenues.

Systèmes d'alerte précoce : une personne sur trois n'est pas suffisamment couverte 

Pour le chef de l’ONU, soutenir l'adaptation et la résilience des pays face au changement climatique, notamment ceux qui sont les plus vulnérables, est un impératif moral, économique et social.

« Aujourd'hui, une personne sur trois n'est toujours pas suffisamment couverte par les systèmes d'alerte précoce, et les premières approches tenant compte des risques ne sont pas à l'échelle requise », a constaté M. Guterres.

Selon la Commission mondiale sur l'adaptation, un avertissement de seulement 24 heures concernant une tempête ou une vague de chaleur à venir peut réduire de 30% les dégâts qui en résultent.

« Nous devons travailler ensemble pour assurer une couverture mondiale complète par des systèmes d’alerte rapide afin de minimiser ces pertes », a insisté le Secrétaire général. « Nous avons les outils, les compétences et l'opportunité de fournir des actions d'adaptation supplémentaires, plus rapides et meilleures ».

Le chef de l’ONU a émis l’espoir que le Sommet sur l’adaptation au climat contribuera à la percée nécessaire à réaliser en matière d'adaptation et de résilience et qu'elle conduira à des résultats ambitieux lors la COP 26, la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat qui doit avoir lieu à Glasgow, au Royaume-Uni, en novembre. « Soyons à la hauteur de nos responsabilités et changeons ensemble de cap vers un avenir durable, juste et résilient », a-t-il conclu.