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Quatre ans après l’accord de paix, la protection des anciens combattants en Colombie reste toujours un défi

Des bracelets de 'réconciliation' ont été donnés à des membres d'une communauté autochtone à Nariño, en Colombie, dans le cadre du processus de paix.
Mission de vérification des Nations Unies en Colombie/Nadya Gonzalez
Des bracelets de 'réconciliation' ont été donnés à des membres d'une communauté autochtone à Nariño, en Colombie, dans le cadre du processus de paix.

Quatre ans après l’accord de paix, la protection des anciens combattants en Colombie reste toujours un défi

Paix et sécurité

Quatre ans après la conclusion de l’accord de paix qui a mis fin à 50 ans de conflit en Colombie, le principal défi de ce pays reste d’assurer la protection des anciens combattants, mais aussi de figures de la société civile et de défenseurs des droits humains, a expliqué jeudi devant le Conseil de sécurité le Représentant spécial du Secrétaire général en Colombie. 

Carlos Ruiz Massieu, qui est également chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, a précisé que la violence contre les anciens combattants des FARC, les dirigeants sociaux, les défenseurs des droits humains et les communautés autochtones et afro-colombiennes reste la menace la plus grave à la consolidation de la paix.

Depuis la signature de l’accord de paix, 252 anciens combattants ont été tués, a-t-il ajouté.
 
L’envoyé de l’ONU a souhaité que 2021 soit l’année au cours de laquelle des mesures audacieuses sont prises pour concrétiser la promesse d’une paix durable inscrite dans l’accord de paix. 

Dans ce contexte, il a exhorté les deux parties et tous les acteurs colombiens à œuvrer de concert pour protéger les progrès accomplis et à accélérer le rythme sur les questions en suspens. 

M. Massieu a relevé que les chances de paix et de développement qu’ont les Colombiens aujourd’hui auraient semblé « impensables » il y a 10 ans, lorsque le conflit entre la guérilla FARC-EP et l’État faisait rage.

Les zones rurales commencent à voir une hausse des investissements

Les Colombiens des zones rurales, qui ont été les plus touchés par le conflit, commencent à voir une augmentation des investissements et une présence de l’État dans leurs communautés.

La société colombienne se réconcilie avec son passé, grâce à un système de justice transitionnelle centré sur les victimes alors que des milliers d’hommes et de femmes armés, il y a cinq ans, sont en train de bâtir une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles, aux côtés des communautés locales, a noté l’envoyé de l’ONU. 

L’attachement de la Colombie à la promotion de la paix et à la primauté du droit a été confirmé par la Ministre colombienne des relations extérieures. Claudia Blum de Barberi a indiqué que la rencontre entre le Président, Ivan Duque et des ex-combattants, en novembre dernier à Bogota, a contribué à instaurer un dialogue constructif sur les mesures concrètes à prendre pour résoudre les problèmes liés au processus de réintégration et aux garanties de sécurité auxquels se heurtent 13.000 anciens combattants, dont 23% sont des femmes. 

La Ministre a vanté les mérites des plans de développement axés sur le territoire qui ont amélioré la situation dans 170 municipalités, soit un tiers du territoire colombien et sept millions de personnes. Le Gouvernement, a-t-elle ajouté, a consacré une somme den 4,2 millions de dollars à la cession de terres aux anciens combattants en 2020.