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Covid-19 : la Banque mondiale soutient la première campagne de vaccination au Liban

Une infirmière prend la température d'une fille dans un centre de soins de santé primaires à Beyrouth, au Liban, pendant la pandémie de Covid-19.
©UNICEF/Fouad Choufany
Une infirmière prend la température d'une fille dans un centre de soins de santé primaires à Beyrouth, au Liban, pendant la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : la Banque mondiale soutient la première campagne de vaccination au Liban

Santé

La Banque mondiale a approuvé jeudi la réaffectation de 34 millions de dollars afin de soutenir la vaccination anti-Covid-19 au Liban qui connaît une propagation sans précédent du virus, avec un nombre record d'environ 5.000 cas confirmés par jour depuis le début de l'année. 

« Il s’agit de la première opération financée par la Banque mondiale dans le but de permettre l’achat de vaccins anti-Covid. Ces doses devraient arriver au Liban au début du mois de février 2021, et plus de 2 millions de personnes en bénéficieront », précise dans un communiqué la Banque mondiale.

Outre le bilan humain, la pandémie exacerbe la crise économique déclenchée par l'explosion au port de Beyrouth en août dernier, signale l’organisation.

« Un accès équitable, étendu et rapide aux vaccins est essentiel pour protéger des vies et favoriser la reprise économique », souligne le Président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass. « Cette première opération est importante, et je me réjouis à la perspective du soutien que nous continuerons de fournir à de nombreux pays dans leurs efforts en faveur de la vaccination. Notre objectif reste celui-ci : atténuer l’impact de la pandémie afin de sauver des vies et d'améliorer les moyens de subsistance ».

Priorité au personnel de santé, aux personnes de plus de 65 ans et aux plus vulnérables

La campagne de vaccination compte d’abord cibler les professionnels de santé très exposés, les personnes de plus de 65 ans, le personnel épidémiologique et de veille sanitaire et la population âgée de 55 à 64 ans présentant des comorbidités. En donnant la priorité à ces groupes, le programme vaccinal libanais pourrait limiter les conséquences de la pandémie malgré des contraintes d'approvisionnement, estime la Banque mondiale.

Actuellement, le système de santé libanais est mis à rude épreuve. Au 17 janvier 2021, le pays comptait un total de 252.812 cas de Covid-19 confirmés et 1.865 décès. Le taux de positivité des tests des 14 derniers jours s'élève à 17%, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vise un taux maximum de 5%.

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Avec l'appui de la Banque mondiale et d'autres partenaires, le gouvernement libanais a organisé la campagne de vaccination en évaluant l'état de préparation du système de santé, en créant un comité national de vaccination contre la Covid-19 et en élaborant un projet de plan national de déploiement des vaccins. 

Ce projet se fonde sur tous les éléments clés recommandés par l’OMS et constitue un levier central de la préparation du Liban à la vaccination.

Il prévoit des actions essentielles à une bonne préparation, à savoir : la mise au point du sous-projet de déploiement des vaccins ; les dispositions réglementaires les plus strictes applicables à la campagne vaccinale ; l’ouverture d’un service en ligne pour le préenregistrement des groupes prioritaires ciblés ; la rédaction et la diffusion de procédures opérationnelles normalisées pour le stockage, la distribution et la livraison des vaccins ; la formation et la supervision des agents chargés de la vaccination et la mise en place de mécanismes d’enregistrement des plaintes liées à la vaccination contre la Covid-19.

Enfin, le gouvernement va lancer une campagne de communication pour fournir à la population des informations sur les critères d'éligibilité, l'emplacement des sites de vaccination, le calendrier vaccinal, ainsi que sur la sécurité et l'efficacité des vaccins.

Projet en faveur de la résilience du système de santé

Face à la propagation du nouveau coronavirus dans le pays, la Banque mondiale avait déjà décidé en mars 2020 de mobiliser le Projet en faveur de la résilience du système de santé  au Liban pour renforcer les moyens de réponse à la crise du ministère de la Santé et, ainsi, améliorer l'équipement des hôpitaux publics et augmenter leurs capacités à tester et prendre en charge les cas suspects.

Une procédure accélérée de passation de marchés auprès de fournisseurs locaux et internationaux, conformément aux règles de la Banque mondiale et en coordination avec les organismes des Nations Unies, a depuis lors permis de fournir à 45 hôpitaux le matériel et les équipements dont ils avaient un besoin critique — équipements de protection individuelle, 60 respirateurs, 10 appareils d'analyse PCR et kits de test.

En outre, 50 salles de réanimation ont été dotées de lits de soins intensifs et du matériel associé (moniteurs de contrôle des fonctions vitales, pousse-seringues, pompes d'aspiration, pompes à perfusion, défibrillateurs et électrocardiographes). L'achat de matériels et d'équipements supplémentaires est en cours afin d'augmenter encore les capacités de réanimation et de les porter à 180 lits.

Le Projet en faveur de la résilience du système de santé au Liban bénéficie d'un financement de 95,8 millions de dollars de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et d'un don de 24,2 millions de dollars du Mécanisme mondial de financement concessionnel (GCFF). Créé en 2016, le GCFF octroie aux pays à revenu intermédiaire accueillant un grand nombre de réfugiés des financements à des taux habituellement réservés aux pays les plus pauvres.