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En Afrique, un début d’année meurtrier pour les Casques bleus de l’ONU

Cérémonie à Bangui en hommage à des Casques bleus tués en République centrafricaine.
Photo MINUSCA/Leonel Grothe
Cérémonie à Bangui en hommage à des Casques bleus tués en République centrafricaine.

En Afrique, un début d’année meurtrier pour les Casques bleus de l’ONU

Paix et sécurité

Les Nations Unies ont condamné les récentes attaques meurtrières perpétrées contre ses opérations de paix au Mali et en République centrafricaine (RCA). Neuf Casques bleus, tous issus de pays africains contributeurs de troupes, ont été tués dans ces deux pays d’Afrique de l’Ouest et centrale depuis le début de l’année.

Les missions de paix onusiennes au Mali (MINUSMA) et en RCA (MINUSCA) ont commencé l’année 2021 en payant un lourd tribut. Cinq Casques bleus sont morts au Mali et quatre autres ont été tués en République centrafricaine au cours des sept derniers jours.

Ces multiples attaques meurtrières ont été fermement condamnées par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Volkan Bozkir, le chef des opérations de paix onusiennes, Jean-Pierre Lacroix, ainsi que par les membres du Conseil de sécurité qui ont tous présenté leurs condoléances aux familles et aux gouvernements des victimes.

Après la dernière attaque meurtrière contre des Casques bleus perpétrée lundi en RCA, M. Lacroix a appelé sur Twitter toutes les parties au conflit à cesser la violence et souligné que « ces crimes ne resteront pas impunis ».

Ce lourd bilan « démontre une fois de plus l’environnement difficile dans lequel les forces de maintien de la paix des Nations Unies s’acquittent de leur mandat de protection des populations et de soutien aux processus de paix », a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, précisant que ces tâches sont devenues plus complexes dans le contexte de la pandémie mondiale.

Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies s’est dit consterné par le meurtre de ces neuf Casques bleus de la MINUSMA et de la MINUSCA en moins d’une semaine. « Notre courageux personnel des Nations Unies risque sa vie pour protéger les civils, soutenir les processus politiques, stabiliser les pays en transition et faciliter l'aide humanitaire. Ils ont besoin de notre soutien », a rappelé M. Bozkir.

Malgré les progrès réalisés dans la réduction du nombre de victimes parmi les Casques bleus, ces récents incidents montrent que les menaces continuent à leur égard. « Nos efforts collectifs pour garantir la sécurité des Casques bleus, y compris à travers notre engagement dans l’initiative Action pour le maintien de la paix, doivent se poursuivre avec détermination », a insisté le porte-parole du Secrétaire général.

Médailles présentées lors d'une cérémonie à Bangui en hommage à des Casques bleus tués en République centrafricaine.
Photo MINUSCA/Leonel Grothe
Médailles présentées lors d'une cérémonie à Bangui en hommage à des Casques bleus tués en République centrafricaine.

L’Afrique, premier théâtre d’opération des missions de paix de l’ONU

L’Afrique demeure le premier théâtre d’opération des missions de paix de l’ONU. Six des 12 opérations de paix dirigées par les Nations Unies sont déployées sur le continent africain, en République démocratique du Congo (RDC), en RCA (MINUSCA), au Mali, au Sahara occidental (MINURSO), au Soudan du Sud (MINUSS) et à Abyei, un territoire disputé entre le Soudan et le Soudan du Sud.

La MINUSMA et la MINUSCA font partie des missions onusiennes qui ont connu le plus grand nombre de victimes parmi les Casques bleus : 209 d’entre eux sont morts au Mali et 104 ont été tués en RCA.

Comme le montre la nationalité des Casques bleus tués depuis le début de cette année, les soldats de la paix tués sont principalement issus de pays africains contributeurs de troupes. Les cinq Casques bleus tués au Mali étaient tous ivoiriens tandis que les quatre morts en RCA venait de quatre pays africains : le Burundi, le Gabon, le Maroc et le Rwanda.

Par la voix de son porte-parole, le Secrétaire général de l’ONU a rendu hommage « au service, au sacrifice et à l’altruisme des femmes et des hommes qui servent ou qui ont perdu la vie en servant sous la bannière des Nations Unies dans certains des endroits les plus dangereux du monde ».