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Ethiopie : l’ONU préoccupée par le sort des civils et des réfugiés érythréens au Tigré

Une réfugiée du Tigré fait la queue avec son bébé pour recevoir de la nourriture dans le camp de réfugiés d'Um Rakuba au Soudan.
Photo : PAMArete/Joost Bastmeijer
Une réfugiée du Tigré fait la queue avec son bébé pour recevoir de la nourriture dans le camp de réfugiés d'Um Rakuba au Soudan.

Ethiopie : l’ONU préoccupée par le sort des civils et des réfugiés érythréens au Tigré

Aide humanitaire

Les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires sont préoccupés par la protection des civils dans la région éthiopienne du Tigré. 

« L’ONU continue de recevoir des rapports inquiétants relatifs aux civils blessés et tués au cours des combats dans les zones rurales du Tigré », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), Jens Laerke. 

La situation de centaines de milliers de personnes parmi les 2,3 millions de personnes qui ont besoin d’une aide vitale au Tigré, en Ethiopie, est très préoccupante, a déclaré vendredi le porte-parole de l’OCHA, signalant que plus de deux mois et demi depuis le début du conflit, ces dernières n’ont toujours pas reçu d’aide. 

Dans cette province éthiopienne, le manque de nourriture, d’eau et de services de santé touche des centaines de milliers de personnes. « Nos collègues sur le terrain font état d’une augmentation de la malnutrition et des maladies transmises par l’eau », a ajouté M. Laerke. 

Les travailleurs humanitaires ont réussi à fournir de l’aide dans certaines zones, principalement dans les villes, où les autorités ont autorisé l’accès. « Toutefois, le nombre de personnes touchées est très faible par rapport au nombre de personnes qui, selon nos estimations, ont besoin d’aide, soit environ 2,3 millions de personnes », a-t-il fait valoir. 

Obstacles bureaucratiques imposés par les autorités fédérales et régionales

Les centaines de milliers de personnes qui n’ont pas reçu d’aide se trouvent principalement dans des zones situées en dehors des villes.

Plus largement, les opérations d’aide humanitaire continuent d’être entravées par l’absence d’un accès complet, sûr et sans encombre aux populations touchées au Tigré. Outre l’insécurité, l’ONU fait état « d’obstacles bureaucratiques imposés par les autorités fédérales et régionales ». 

Toutefois, les organismes humanitaires ont noté « quelques progrès ». En effet, la route entre Gondar et Shire a été accessible ces derniers jours. Pour la première fois depuis le début du conflit, les humanitaires ont donc pu fournir une aide aux habitants de Shire.

Cependant, les retards dans les processus de dédouanement et la nécessité de s’engager auprès de multiples acteurs pour obtenir l’autorisation d’accéder à certaines zones entravent les opérations.  

L’ONU réitère donc son appel à toutes les parties pour permettre le passage immédiat et en toute sécurité du personnel et de l’aide humanitaire dans la région du Tigré afin de venir en aide, en toute sécurité, à toutes les personnes dans le besoin.

Les réfugiés éthiopiens fuyant les affrontements dans la région du Tigré, au nord du pays, traversent la frontière pour se rendre à Hamdayet, au Soudan.
UNHCR/Hazim Elhag
Les réfugiés éthiopiens fuyant les affrontements dans la région du Tigré, au nord du pays, traversent la frontière pour se rendre à Hamdayet, au Soudan.

Le HCR se dit « extrêmement inquiet » du sort des Érythréens en Éthiopie 

Le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés s’est dit, hier jeudi, « extrêmement inquiet » du sort des Érythréens réfugiés en Éthiopie. 

« Je suis extrêmement inquiet pour la sécurité et le bien-être des réfugiés Érythréens », a déclaré dans un communiqué le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi.

Il a indiqué qu’en dépit des développements positifs récents, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires n’ont pas eu accès aux camps de réfugiés de Shimelba et Hitsats, soulignant que les réfugiés érythréens qui se trouvent dans ces camps sont sans aide depuis de nombreuses semaines. 

Le HCR est également attristé de ne pas être en mesure d’aider les milliers de réfugiés érythréens qui continuent de fuir les camps en quête de sécurité.  

Certains de ces réfugiés qui sont arrivés à pied dans la localité de Shire, dans le Tigré, sont émaciés et implorent une aide qui n’est tout simplement pas disponible.  

M. Grandi a signalé que les réfugiés qui atteignent Addis-Abeba sont renvoyés au Tigré, certains contre leur gré. 

Depuis début novembre 2020, plus de 58.000 réfugiés éthiopiens ont fui vers le Soudan voisin.