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RCA : l’ONU et ses partenaires condamnent les violences des groupes armés et leurs entraves aux élections

Scène de rue à Bambari, dans la préfecture de la Ouaka, en République centrafricaine. (Archive)
OCHA/Gemma Cortes
Scène de rue à Bambari, dans la préfecture de la Ouaka, en République centrafricaine. (Archive)

RCA : l’ONU et ses partenaires condamnent les violences des groupes armés et leurs entraves aux élections

Paix et sécurité

Les Nations Unies et des États et institutions internationales partenaires de la République centrafricaine (RCA) ont fermement condamné la recrudescence des violences et des exactions dans plusieurs localités de ce pays d’Afrique centrale où des élections générales doivent être organisées dimanche. 

Les tensions politiques et sécuritaires se sont accrues au cours du week-end en RCA alors que le pays est en pleine campagne électorale pour les élections présidentielles et législatives, qui doivent avoir lieu dimanche 27 décembre.

« Une coalition de groupes armés a attaqué simultanément quatre préfectures de l'ouest et du sud du pays. Ces groupes ont également tenté d'atteindre la capitale, Bangui », a déclaré, lundi, le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse.

« Les Casques bleus de l'ONU ont réagi de manière proactive et ont échangé des tirs avec des groupes armés dans plusieurs zones. Aucun dommage n'a été signalé», a ajouté le porte-parole du Secrétaire général.

Les Nations Unies continuent de collaborer avec toutes les parties prenantes centrafricaines, en étroite coopération avec ses partenaires, dans un effort pour « désamorcer les tensions, encourager les parties à résoudre leurs préoccupations par des moyens pacifiques et assurer la tenue des élections, comme prévu », a souligné M. Dujarric.

Dans un communiqué de presse commun publié dimanche soir, les membres du G5+, qui regroupe l’ONU, les Etats-Unis, la France, la Russie, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), l’Union européenne (UE) et la Banque mondiale, ont déploré toutes les victimes de ces violences, qui affectent particulièrement la population civile centrafricaine.

« Le G5+ demande l’arrêt immédiat et sans condition des offensives coordonnées en cours par des bandes armées et met en garde les auteurs de ces actes qui entravent sérieusement le déroulement normal du processus électoral, rappelant que leur responsabilité individuelle est engagée », ont déclaré leurs membres.

La RCA s’apprête à organiser le premier tour des élections présidentielle et législatives dimanche. Les membres du G5+ déplorent que les violences dans le pays interviennent à un moment clé pour la finalisation des préparatifs des élections.

Depuis plusieurs jours, la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a mobilisé sa force contre les violences et perturbation du processus électorale. Dans la ville de Yaloke, située à 220 kilomètres au nord-ouest de la capitale Bangui, a constaté lundi une « légère accalmie » après l’intervention des Casques bleus  de la MINUSCA en appui aux Forces armées centrafricaines (FACA) suite à une attaque de groupes armés. En réponse à une question d'un journaliste, le le porte-parole du Secrétaire général a précisé qu'il n'y a pas eu de déploiement supplémentaire de Casques bleus en RCA en provenance d'autres opérations de paix de l'ONU.

La mise en œuvre du plan intégré de sécurisation des élections en RCA a permis à 1.858.236 Centrafricains - le pays compte un peu moins de 6 millions d’habitants - de s’inscrire dans l’intention d’exercer leur droit de vote dimanche.

Ce plan a également permis à l’Autorité nationale des élections (ANE) de procéder au déploiement et à la distribution du matériel électoral y compris la distribution des cartes d’électeurs, sur toute l’étendue du territoire national « et ce, malgré la volonté réaffirmée de certains acteurs y compris certains acteurs politiques de perturber le processus électoral et d’empêcher la tenue d’élections », ont déploré l’ONU et ses partenaires.

Pour le G5+, les élections centrafricaines doivent se tenir le 27 décembre « dans le respect des délais constitutionnels ». Ses membres condamnent toutes les manœuvres et tentatives d’engager la RCA vers une nouvelle transition politique en violation de la constitution du pays. Ils réaffirment que le seul moyen légitime d'accéder au pouvoir passe par les urnes et que « les élections crédibles et pacifiques sont la seule solution à l'instabilité ».

Condamnation des agissements de François Bozizé et de certains groupes armés

Le G5+ a également fermement les agissements de l’ancien Président François Bozizé et de certains groupes armés signataires de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA), en violation des leurs engagements, ce qui les exposent à des sanctions au titre de l’article 35 de l’Accord.

Le G5+ condamne également toute collusion entre acteurs politiques et groupes armés visant à semer le désordre et la panique au sein de la population pour l’empêcher d’exercer son droit souverain de vote. « Les membres du G5+ demandent que Bozizé (dont la candidature au scrutin présidentielle a été rejeté par la Cour constitutionnelle de la RCA) et les groupes armés alliés déposent immédiatement les armes, s’abstiennent de toute action de déstabilisation et respectent la décision de la Сour constitutionnelle du 3 décembre 2020 », ont déclaré ses membres.

L’ONU et ses partenaires appellent les acteurs centrafricains à s’investir pleinement dans le processus électoral et à contribuer au maintien d’un environnent propice à l’exercice du droit de vote par tous les citoyens. Ils invitent, en outre, la classe politique à œuvrer pour la tenue d’élections apaisées, transparentes et crédibles acceptées par tous, conformément au calendrier électoral établi par les textes règlementaires, aux fins de renforcer les acquis démocratiques en RCA.

Le G5+ rappelle également les conclusions du Sommet des chefs d’Etat de la CEEAC sur la RCA, visant à une plus forte mobilisation de la sous-région, notamment à travers la nomination d’un médiateur permanent. Ses membres réitèrent leur engagement à accompagner le processus électoral, notamment la campagne électorale en cours et restent pleinement mobilisée aux côtés de celles et de ceux qui s’inscrivent dans l’Etat de droit pour la tenue d’élections présidentielle et législatives apaisées le 27 décembre.

Face aux craintes concernant la perturbation du scrutin électoral, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RCA, Mankeur Ndiaye, s'est voulu rassurant à  l'égard de la population. Il a souligné que la MINUSCA continuera d’exercer pleinement son mandat électoral en apportant son soutien aux autorités nationales pour la tenue d’élections pacifiques.

« Le 27 décembre sera un grand jour pour le peuple centrafricain qui aspire à la paix, à la sécurité et au développement », a-t-il assuré lundi matin sur Twitter.