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Journée des migrants : l’ONU appelle à ne pas les oublier dans le relèvement post-Covid

Des travailleuses migrantes dans une usine de céramique du nord de la Thaïlande. Faisant partie de la population active, les travailleurs migrants soutiennent les entreprises locales ainsi que les communautés dans leur pays d'origine.
ONU Femmes/Pornvit Visitoran
Des travailleuses migrantes dans une usine de céramique du nord de la Thaïlande. Faisant partie de la population active, les travailleurs migrants soutiennent les entreprises locales ainsi que les communautés dans leur pays d'origine.

Journée des migrants : l’ONU appelle à ne pas les oublier dans le relèvement post-Covid

Migrants et réfugiés

En cette Journée internationale des migrants, les Nations Unies ont appelé vendredi à ne pas les oublier dans le cadre des efforts de relèvement post-Covid, et en particulier à leur garantir un accès équitable à la vaccination contre le virus.

« En cette Journée internationale des migrants, profitons de la perspective du relèvement, après la pandémie, pour mettre en œuvre le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, repenser la mobilité humaine, permettre aux migrantes et migrants de relancer les économies dans leur pays et ailleurs, et édifier des sociétés plus inclusives et plus résilientes », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un message.

Selon lui, « au cours de cette année éprouvante, nous avons pris conscience de notre dépendance vis-à-vis de celles et ceux qui, trop souvent, sont invisibles dans la société ».

« Face à la crise, les migrantes et les migrants jouent un rôle de premier plan – qu’il s’agisse de prendre en charge les malades et les personnes âgées ou d’assurer notre approvisionnement alimentaire pendant les périodes de confinement –, ce qui met en lumière leurs contributions plus générales à la société, partout dans le monde », a-t-il ajouté. « Partie intégrante de nos sociétés, les migrants devraient aussi être au cœur des mesures de relèvement ».

Rejeter les discours de haine

Le chef de l’ONU a appelé à veiller à ce que les migrants, quel que soit leur statut juridique, soient pris en compte dans l’action entreprise par chaque pays pour lutter contre la pandémie, en particulier dans les programmes de santé, et notamment de vaccination.

« Nous devons rejeter les discours de haine et les actes de xénophobie. Nous devons, enfin, trouver des solutions pour les migrants qui se retrouvent abandonnés à leur sort, sans revenus ni statut juridique, et sans les moyens de retourner chez eux », a-t-il ajouté.

Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Volkan Bozkir, a également souligné qu’il était « important que les voix et les besoins des migrants soient pris en compte ». « Aujourd'hui, en cette Journée des migrants, réengageons-nous à respecter ces valeurs et la promesse de «ne laisser personne de côté », a-t-il ajouté.

Rôle critique des migrants en première ligne de la lutte contre la Covid-19

Le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), António Vitorino, a également rappelé « le rôle critique que les migrants ont joué en première ligne de notre lutte contre la pandémie ».

« Nous devons nous assurer que les migrants sont inclus dans nos réponses à la Covid-19 afin qu'ils ne soient pas laissés pour compte », a-t-il ajouté. « Un accès équitable à la vaccination devra être garanti à tous les migrants, non pas comme à une classe de population spéciale, mais comme aux amis, voisins et collègues de travail ».

Pour sa part, la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, a souligné que cette Journée est pour la communauté internationale l’occasion de réaffirmer « notre engagement commun à protéger les droits inaliénables des près de 300 millions de migrants dans le monde, particulièrement menacés par la crise sanitaire ».

Promouvoir les droits fondamentaux des migrants à la sécurité, à la dignité et à la paix, est un « devoir impérieux », « qui relève de notre humanité, de cette humanité en mouvement dans les idées, les personnes et les cultures, que nous défendons aux Nations Unies », a ajouté Mme Azoulay.

L’UNESCO met l’accent sur la nécessité d’investir dans l’accès à une éducation de qualité pour les enfants en situation de déplacement, car c’est souvent la première étape vers d’autres horizons, plus stables, a-t-elle ajouté.

« Si l’éducation constitue ce premier seuil, nos efforts doivent se concentrer sur un espace : la ville. C’est en effet la ville qui représente ce lieu d’opportunités sans égal qui attire en priorité les personnes migrantes. C’est la raison pour laquelle l’UNESCO a renforcé son étroite coopération le réseau de la Coalition internationale des villes inclusives et durables. Ces partenaires locaux sont en effet essentiels au développement de nos actions contre les discours de haine, que nous avons vus malheureusement se propager pendant la pandémie », a dit la cheffe de l’UNESCO.