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L’ONU lance une nouvelle campagne pour mettre un terme à l’épidémie d’abus contre les enfants

Un milliard d'enfants souffrent de la violence chaque année.  « Ensemble pour mettre fin à la violence ». Together to #ENDviolence, une campagne mondiale et une série de sommets sur les solutions, compte changer cela.
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Un milliard d'enfants souffrent de la violence chaque année. « Ensemble pour mettre fin à la violence ». Together to #ENDviolence, une campagne mondiale et une série de sommets sur les solutions, compte changer cela.

L’ONU lance une nouvelle campagne pour mettre un terme à l’épidémie d’abus contre les enfants

Droits de l'homme

Il est plus que jamais nécessaire de mettre fin à la violence contre les enfants, a déclaré mardi la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les violences contre les enfants, lors du lancement d'une série de sommets intitulés « Ensemble pour mettre fin à la violence ».

Cette campagne et cette série de sommets sur les solutions à prendre vise à mettre un terme aux violences qui frappent un milliard d’enfants chaque année.

« Près de trois enfants sur quatre âgés de 2 à 4 ans sont régulièrement victimes de violences de la part de leurs parents ; environ 1 enfant sur 4 âgé de moins de 5 ans vit avec une mère victime de la violence de son partenaire intime ; une femme sur 5 et un homme sur 13 déclarent avoir été victimes d'abus sexuels dans leur enfance ; et un peu plus d'un enfant sur trois dans le monde est victime de violence psychologique », a rappelé Najat Maalla M’jid dressant un tableau des constats présentés dans le rapport sur la situation mondiale 2020  en matière de prévention de la violence contre les enfants. 

Un milliard d'enfants souffrent de la violence chaque année

Selon la défenseure des droits des enfants, ces chiffres « horribles » montrent l'ampleur des souffrances endurées par les enfants, qui sont de plus aujourd'hui aggravées par la pandémie de Covid-19. 

« L'impact direct de la pandémie ainsi que les mesures d'atténuation nous mettent encore plus en retard », a affirmé Mme M’jid rappelant les propos du Secrétaire général de l'ONU : « ce qui a commencé comme une crise sanitaire risque de se transformer en une crise plus large des droits de l'enfant ».

La COVID-19 a poussé des millions de personnes à travers le monde dans la pauvreté. Selon l'UNICEF, de nombreuses familles connaissent des niveaux de privation sans précédent
© UNICEF/Fazel
La COVID-19 a poussé des millions de personnes à travers le monde dans la pauvreté. Selon l'UNICEF, de nombreuses familles connaissent des niveaux de privation sans précédent

La pauvreté, facteur favorisant les violations des droits des enfants

La Représentante spéciale a également rappelé l’impact dévastateur de la pandémie sur l'économie mondiale, signalant que jusqu'à 150 millions de personnes risquent de tomber dans l'extrême pauvreté d'ici 2021. Or, a-t-elle souligné, la pauvreté est un facteur qui favorise le mariage des enfants, le travail des enfants, l'exploitation sexuelle des enfants et la traite des enfants. 

« Toutes ces violations des droits de l'enfant vont donc augmenter, de même que le recrutement d'enfants dans des groupes extrémistes criminels, armés et violents », a averti Mme M’jid.

« En tant que pédiatre, je sais les dommages que la violence et le stress peuvent causer au développement physique et mental des enfants à n'importe quel stade de leur vie, que ce soit dans la petite enfance, l'enfance ou l'adolescence », a-t-elle ajouté, expliquant que la violence a des répercussions « tout au long de la vie sur la santé et le bien-être des enfants, des familles, des communautés et des sociétés ».

La violence à l'encontre des enfants a des répercussions tout au long de la vie sur la santé et le bien-être des enfants, des familles, des communautés et des sociétés

Mme M’jid a appelé à « éviter que les enfants d'aujourd'hui ne deviennent une génération perdue, portant les cicatrices de la pandémie de Covid-19 bien après qu'elle se soit atténuée ».

Un investissement dans l'avenir 

Pour la Représentante spéciale, la protection de l'enfance doit être reconnue comme un service « vital et essentiel » dans le cadre de la reprise après la pandémie, « au même titre que la santé, le développement de la petite enfance, la santé mentale, l'éducation et la justice ». 

De plus, les décideurs politiques devraient reconnaître que l'allocation de budgets et le renforcement des services pour le bien-être et la protection des enfants contre toutes les formes de violence sont « un investissement dans l'avenir ». Le renforcement des liens entre des systèmes de protection sociale solides et une protection efficace des enfants doivent également être au cœur de la planification nationale de tous les pays. 

Mme M’jid a souligné que les enfants « sont actifs pour garantir leur propre protection et celle de leurs pairs ».  Ils font partie de la solution et doivent être activement impliqués dans tout ce que nous faisons pour la reprise post-Covid, selon elle.

« Dans le cadre de la planification de la relance, j'appelle tous les gouvernements à investir dans les enfants en veillant à ce que tous aient accès à des systèmes de protection sociale financés de manière durable et liés à des services de protection de l'enfance dotés de ressources suffisantes », a déclaré enfin l'experte. « Notre tâche reste plus urgente que jamais ! Ensemble, nous pouvons mettre fin à la violence contre les enfants. Et nous devons le faire ».

Plus d’une vingtaine d’orateurs y compris des enfants et des personnalités ont participé au lancement de la campagne « Ensemble pour mettre fin à la violence » [Together to #ENDviolence], à laquelle se sont déjà joints plus de 1.500 personnes dans 129 pays. Tous partagent l’objectif de mettre fin à la violence contre les enfants à la maison, à l'école, en ligne et au sein des communautés.