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Le chef de l’ONU appelle à redoubler d’efforts pour mettre en oeuvre le Pacte pour des migrations sûres et ordonnées

Des réfugiés rohingyas fuient le Myanmar vers la province de Cox's Bazar, au Bangladesh.
UNOCHA/David Dare Parker
Des réfugiés rohingyas fuient le Myanmar vers la province de Cox's Bazar, au Bangladesh.

Le chef de l’ONU appelle à redoubler d’efforts pour mettre en oeuvre le Pacte pour des migrations sûres et ordonnées

Migrants et réfugiés

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé mardi les États membres et tous les partenaires à redoubler d'efforts dans la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et à protéger les droits humains de tous les migrants, quel que soit leur statut, y compris dans le contexte de la pandémie de Covid-19.

Un nouveau rapport du Secrétaire général intitulé « De la promesse à l'action : le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » met en lumière l'impact de ce cadre de coopération au cours des deux années qui ont suivi son adoption, tout en notant les efforts nécessaires pour améliorer la gouvernance et la coopération en matière de migration à tous les niveaux.

Alors que la Covid-19 a perturbé les efforts de mise en œuvre du pacte dans de nombreux domaines, elle a également stimulé l'adoption de certaines politiques de soutien.

Ces pratiques prometteuses comprennent l'accès de tous aux soins de santé et à d'autres services essentiels, quel que soit le statut migratoire; la prolongation des permis de travail et de séjour ou la régularisation du statut des migrants; et la libération des migrants, y compris les enfants et les familles, de centres de détention et la priorité donnée aux alternatives non privatives de liberté dans la communauté.

« Les migrants ne devraient pas être stigmatisés ou se voir refuser l'accès aux traitements médicaux et à d'autres services publics. Nous devons renforcer l'immunité de nos sociétés contre le virus de la haine », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU dans un message vidéo.

Certains États ont suspendu les retours forcés en raison de la Covid-19, une mesure recommandée pour protéger les droits, la santé et la sécurité des migrants et des communautés. D'autres ont fait des efforts pour que ceux qui rentrent chez eux reçoivent un soutien, notamment des contrôles de santé, un accueil et un hébergement adéquats pour ceux qui s'isolent et sont en quarantaine, l'accès à la protection de l'enfance et à d'autres services, et une aide à la réintégration.

Erosion du bien-être et de la dignité des migrants

Cependant, les réactions à la pandémie ont également exacerbé les inégalités existantes et trop souvent érodé le bien-être et la dignité des migrants sous prétexte de santé publique, parfois même au prix de leur vie.

Des millions de migrants ont été affectés par la fermeture des frontières nationales et les perturbations des voyages internationaux. De nombreux migrants se sont retrouvés bloqués sans aucun moyen de rentrer chez eux en toute sécurité. Les retours forcés de migrants, y compris sans prendre dûment en compte les normes de santé, de sécurité et de protection de l'enfance, se sont également intensifiés pendant cette pandémie et mettent des vies en danger, y compris celles de milliers d'enfants migrants.

La perte d'envois de fonds dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en raison de la Covid-19 a eu un impact dévastateur sur la vie et le bien-être d'innombrables migrants et de leurs familles, annulant les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable. Et pourtant, la pandémie a également mis en évidence le rôle critique des migrants internationaux en tant que travailleurs essentiels, y compris dans les soins de santé et l'approvisionnement alimentaire.

Selon le rapport, pour être efficaces, les réponses à la Covid-19 doivent accorder la même attention à tous, y compris aux personnes en situation de vulnérabilité, quel que soit leur statut migratoire. Toute autre approche constituera un échec collectif de santé publique et une violation des droits de l'homme et du travail.

Le Pacte mondial offre un cadre permettant de mieux gouverner les intérêts de tous. « Si nous sommes unis, nous pouvons faire en sorte que la migration fonctionne pour tous », a souligné le Secrétaire général.

Le rapport note que de nombreux États montrent la voie. Des pays de toutes les régions ont accepté de devenir les champions du Pacte et se sont engagés à partager leurs expériences et à démontrer l’utilité du Pacte. Et sur le terrain, de nombreux acteurs non étatiques sont directement impliqués dans le soutien à l'intégration des migrants dans leurs communautés et leurs marchés du travail.