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L’UNESCO condamne le meurtre de trois journalistes au Nigéria, en Afghanistan et aux Philippines 

Des journalistes lors d'un événement à Kaboul, à l'occasion de la Journée nationale des journalistes afghans (mars 2019), en faveur de la liberté des médias et de la solidarité avec les journalistes en Afghanistan.
MANUA/Fardin Waezi
Des journalistes lors d'un événement à Kaboul, à l'occasion de la Journée nationale des journalistes afghans (mars 2019), en faveur de la liberté des médias et de la solidarité avec les journalistes en Afghanistan.

L’UNESCO condamne le meurtre de trois journalistes au Nigéria, en Afghanistan et aux Philippines 

Droits de l'homme

La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a condamné mercredi le meurtre de trois journalistes au Nigéria, en Afghanistan et aux Philippines, appelant à tenir les auteurs de ces crimes responsables de leurs actes.

 « Les journalistes couvrant des manifestations sont des acteurs clés du maintien de l’État de droit et il est capital qu’ils puissent faire leur travail en toute sécurité », a affirmé la cheffe de l’UNESCO, évoquant la mort de Pelumi Onifade au Nigéria.

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Selon l’UNESCO, Pelumi Onifade, qui était stagiaire à la chaîne Gboah TV émettant sur Internet à Lagos, avait été dépêché pour faire un reportage sur un rassemblement devant un hangar contenant des vivres, le 24 octobre, à Agege dans les faubourgs de Lagos.

Selon des témoins, M. Onifade a été appréhendé par la police bien qu’il portait une veste l’identifiant comme journaliste. Il n’est pas réapparu depuis lors et sa famille, qui avait signalé sa disparition, a retrouvé son cadavre dans la morgue d’Ikorodu, dans les environs de Lagos.

Mme Azoulay a appelé les autorités nigérianes à mener une enquête approfondie sur les circonstances de la mort de M. Onifade.

La cheffe de l’UNESCO a également appelé les autorités afghanes à conduire « avec diligence » une enquête « méticuleuse » afin de permettre aux autorités du pays d’appréhender les auteurs de l’attentat contre Elyas Dayee, un journaliste qui a trouvé la mort le 12 novembre dernier lors de l’explosion de son véhicule sous lequel avait été placé un engin explosif à Lashkar Gah, capitale de la province méridionale d’Helmand.

M. Dayee travaillait depuis plus de dix ans pour Radio Azadi, antenne locale de Radio Free Europe/Radio Liberty. Trois autres personnes ont été blessées dans l’attentat dont un autre journaliste, frère de la victime.

Mme Azoulay a rappelé que les journalistes en première ligne de l’information  sont « des acteurs essentiels au sein de nos démocraties » et doivent être protégés.

Le journaliste philippin Virgilio Maganes abattu devant chez lui

Audrey Azoulay, a également condamné le meurtre du journaliste philipin Virgilio Maganes, abattu le 10 novembre par des hommes à moto devant son domicile à Villasis dans la province philippine de Pangasinan.

Virgilio Maganes, qui était notamment éditorialiste à la station de radio DWPR, avait survécu à une première tentative d’assassinat en 2016 en simulant la mort.

« Une attaque contre un journaliste est une attaque contre le droit de toute la société à la liberté d’expression, inscrit dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cela ne doit pas demeurer impuni et j’appelle les autorités à traduire les auteurs de cet acte terrible en justice », a conclu Mme Azoulay.

Entre 2010 et 2019, près de 900 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier, dont 156 au cours des deux dernières années et près de neuf meurtres sur 10  restent impunis, selon le dernier rapport de l'UNESCO.

L'Organisation promeut la sécurité des journalistes au travers de mesures de sensibilisation mondiale, d'un renforcement des capacités, ainsi que par la mise en œuvre du Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité.