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L'environnement est aussi victime des conflits armés, avertit l'ONU

 Gladys Kalema-Zikusoka est une vétérinaire ougandaise et fondatrice de Conservation Through Public Health, une organisation consacrée à la coexistence des gorilles de montagne menacés, d'autres espèces sauvages, des humains et des animaux d'élevage en Af
PNUE/GRID-Arendal/Tim Freccia
Gladys Kalema-Zikusoka est une vétérinaire ougandaise et fondatrice de Conservation Through Public Health, une organisation consacrée à la coexistence des gorilles de montagne menacés, d'autres espèces sauvages, des humains et des animaux d'élevage en Afrique.

L'environnement est aussi victime des conflits armés, avertit l'ONU

Paix et sécurité

Le Secrétaire général des Nations Unies a appelé vendredi à une meilleure gestion des ressources naturelles et des écosystèmes, afin d’ouvrir la voie à la paix dans les sociétés déchirées par la guerre et aider les pays touchés par la crise à stimuler le développement durable.

« Si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable, nous devons prendre d’urgence des mesures audacieuses afin de réduire les risques que la dégradation de l’environnement et les changements climatiques présentent pour les conflits et nous engager à protéger notre planète des effets débilitants de la guerre », a déclaré António Guterres, dans un message à l'occasion de la Journée internationale pour la prévention de l'exploitation de l'environnement en temps de guerre et de conflit armé.

Construire la confiance

Bien que les perturbations climatiques et la dégradation de l'environnement ne soient pas la cause directe des conflits, elles peuvent en exacerber le risque, a déclaré le chef des Nations Unies, signalant que leurs effets combinés sapent les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la confiance dans le gouvernement, la santé et l'éducation, et l'égalité sociale.  

« La dégradation des ressources naturelles et des écosystèmes s'ajoute aux défis auxquels sont confrontées les communautés déjà vulnérables, à court et à long terme, et notamment les femmes et les filles qui sont touchées de manière disproportionnée », a-t-il poursuivi.

Selon M. Guterres, les ressources naturelles sont nécessaires pour assurer la fourniture de nombreux services essentiels, tels que l’eau ou l’électricité, mais elles peuvent également être une plate-forme pour l’établissement de la confiance et le partage des bénéfices entre des groupes divisés.

Impact de la hausse des températures

Si les conflits violents empêchent de nombreux pays d'aller de l'avant, les États touchés par un conflit ont également moins de chances d'atteindre leurs objectifs de développement durable (ODD).

En outre, certains éléments indiquent que d'ici 2030, plus de 80% des populations les plus pauvres du monde pourraient se concentrer dans des pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence.

Ces effets pourraient être encore compliqués par la hausse des températures et l'impact du changement climatique.

« Les conflits et l'environnement sont profondément liés. Dans le monde entier, au moins 40% de tous les conflits intra-étatiques ont eu une dimension importante liée aux ressources naturelles », a déclaré M. Guterres.

« Trop souvent, l'environnement fait partie des victimes de la guerre, par des actes délibérés de destruction ou des dommages collatéraux, ou parce que, pendant les conflits, les gouvernements ne contrôlent pas et ne gèrent pas les ressources naturelles », a-t-il ajouté.