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Coronavirus : le chef de l’OMS appelle les pays à redoubler d’efforts

Des scientifques de l’université britannique Oxford travaillent au développement d’un vaccin contre la Covid-19.
Photo Université Oxford/John Cairns
Des scientifques de l’université britannique Oxford travaillent au développement d’un vaccin contre la Covid-19.

Coronavirus : le chef de l’OMS appelle les pays à redoubler d’efforts

Santé

Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé, vendredi à Genève, tous les pays à « redoubler d’efforts » pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

« Il y a de l’espoir et le moment est venu de redoubler d’efforts pour lutter contre ce virus », a déclaré le Dr Tedros, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève. Selon le chef de de l’agence sanitaire de l’ONU, quel que soit le niveau de l’épidémie, les pays peuvent (encore) renverser la situation. Mais pour y arriver, cela passe par « une action à l’échelle de l’ensemble du gouvernement et de la société ». « Il n’est jamais trop tard », a-t-il insisté.

« Vous pouvez faire des exercices, vous pouvez mener des simulations, mais le meilleur moment pour examiner votre capacité d’intervention en cas d’urgence est celui où une urgence se produit », a tout de même précisé le chef de l’OMS. « C’est à ce moment-là que vous pouvez voir clairement ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et ce que vous devez améliorer », a ajouté le Dr Tedros.

A ce sujet, il a encouragé tous les pays à tirer les leçons de la Thaïlande, de l’Afrique du Sud et de l’Indonésie dont les ministres de la santé ont participé à la conférence de presse, pour échanger des expériences apprises dans ce combat contre la Covid-19. Car en effectuant des examens en temps réel et en partageant les leçons avec le monde entier, « ces trois pays ont réfléchi à un schéma directeur sur la manière dont les pays peuvent éliminer la Covid-19 et briser les chaînes de transmission ».

« Nous pouvons sauver des vies et mettre fin ensemble à cette pandémie » - Dr Tedros

« Alors que la course aux vaccins se poursuit, l’OMS exhorte tous les pays à « s’efforcer de supprimer ce virus dès aujourd’hui avec les outils qui fonctionnent ». « Nous pouvons sauver des vies et des moyens de subsistance et mettre fin ensemble à cette pandémie », a-t-il fait valoir

Et au fur et à mesure que la pandémie se développe, comme les pays l’ont reflété, ils ont eu recours à des examens intra-action pour renforcer leurs réponses.  Un examen, qui utilise une approche multisectorielle de l’ensemble de la société. Il s’agit ainsi de reconnaitre les contributions de tous les acteurs concernés impliqués aux niveaux national et sous-national, dans la préparation et la réponse à la Covid-19. 

« Ce type d’examen d’auto-analyse est ce que le monde entier a demandé lors de l’Assemblée mondiale de la santé en mai dernier », a affirmé le Dr Tedros. 

De tels examens n’aident pas seulement les pays à améliorer leur réponse au coronavirus, mais contribuent également à « leur sécurité sanitaire à long terme ». Selon l’OMS, 21 pays les ont achevés à ce jour, et d’autres sont en cours de réalisation.

Le nouveau coronavirus a fait au moins 1,22 million de morts dans le monde depuis le début de l’épidémie. Selon un bilan établi vendredi par l’OMS, plus de 48,19 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués.

Mutation problématique du coronavirus provenant de visons au Danemark

Par ailleurs, l’OMS considère qu’il est trop tôt pour interpréter les conséquences d’une éventuelle mutation du coronavirus chez les visons élevés au Danemark, mais a déclaré qu’à l’heure actuelle il n’y a aucune preuve qu’elle ait un impact sur la transmissibilité ou la gravité du virus.

« Nous n’avons aucune indication pour le moment. Et il est trop tôt pour tirer des conclusions sur les implications de cette mutation spécifique, que ce soit pour la transmission, la gravité ou pour la réponse immunitaire et l’efficacité potentielle d’un vaccin », a déclaré la scientifique en chef de l’OMS Soumya Swaminathan.

En attendant, l’agence onusienne collabore avec son branche européenne, d’autres organisations internationales et les gouvernements de plusieurs régions où des fermes de visons sont nombreuses pour évaluer la menace bio-sécuritaire et sanitaire.

« Nous travaillons avec les bureaux régionaux ... là où il y a des élevages de visons, et nous nous penchons sur la biosécurité et la prévention des débordements », a précisé Maria van Kerkhove, la responsable technique de l’OMS pour la Covid-19.

L’objectif est de prévenir d’autres « retombées » après que le Danemark a ordonné l’abattage de visons en raison d’une épidémie d’infections à coronavirus chez les animaux. Mme van Kerkhove a ajouté que la transmission du virus entre les animaux et les humains était « préoccupante ». Mais « le risque est beaucoup plus faible chez les animaux autres que le vison ».

Le Danemark a annoncé mercredi l’abattage massif de tous les visons du royaume, à la suite de la découverte d’une mutation transmissible à l’homme, qui a déjà été décelée chez douze personnes, dont onze cas dans cette région et un dans une autre.

La pandémie du coronavirus sera au menu de l’Assemblée mondiale de la santé qui s’ouvre lundi à Genève. Les 194 pays membres de l’OMS se retrouvent virtuellement, quelques mois après une rencontre écourtée et axée sur la Covid-19 en mai dernier.