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Syrie : cinq enfants et deux humanitaires tués, l’ONU appelle au respect du cessez-le-feu

Une session communautaire de sensibilisation à la COVID-19 a lieu au camp de déplacés d'Abnaa Mhin, dans le nord du gouvernorat d'Idlib, en Syrie.
© OCHA
Une session communautaire de sensibilisation à la COVID-19 a lieu au camp de déplacés d'Abnaa Mhin, dans le nord du gouvernorat d'Idlib, en Syrie.

Syrie : cinq enfants et deux humanitaires tués, l’ONU appelle au respect du cessez-le-feu

Paix et sécurité

Les Nations Unies ont condamné la nouvelle vague de violence dans le nord-ouest de la Syrie qui a entraîné la mort de plusieurs civils dont au moins cinq enfants et deux travailleurs humanitaires partenaires du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

L’escalade soudaine de la violence dans le gouvernorat d’Idlib est profondément préoccupante pour l’ONU. « Près de trois millions de femmes, d’enfants et d’hommes, la moitié d’entre eux étant des déplacés internes, restent pris au piège du conflit », a déploré Mark Cutts, le Coordinateur humanitaire régional adjoint pour la crise syrienne, dans un communiqué publié mercredi.

« La violence en Syrie se poursuit et les enfants en font les frais », a, pour sa part, déploré, Ted Chaiban, le Directeur régional de l'UNICEF pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Sur les cinq enfants tués dans les combats dans le nord-ouest de la Syrie, quatre ont perdu la vie rien qu’au cours des deux derniers jours. « Une fille, Rimas, âgée de quatre ans, a été tuée alors qu'elle se rendait à l'école », a dit M. Chaiban.

Le premier trimestre de l’année a été particulièrement meurtrier pour les enfants dans le nord-ouest de la Syrie. Selon l’UNICEF, 273 enfants ont été tués, tandis que 236 ont été blessés. « Il s'agit du nombre le plus élevé en un seul trimestre depuis le début de la guerre », a précisé M. Chaiban. La région abrite au moins 1,2 million d'enfants dans le besoin, dont beaucoup ont été déplacés à plusieurs reprises, fuyant la violence dans d'autres régions de la Syrie.

Les travailleurs humanitaires n’ont pas été épargnés. Deux d’entre eux qui travaillaient en partenariat avec l'UNICEF ont été tués alors qu'ils se rendaient vers un espace de protection des enfants soutenu par l’agence onusienne. « Nous avons également reçu des informations selon lesquelles une école a été attaquée », a précisé M. Chaiban.

L’escalade de violence s’ajoute à la Covid-19 et aux intempéries

La violence dans le nord-ouest de la Syrie aggrave une situation déjà désastreuse sur le terrain à Idlib, où des millions de civils ont toujours besoin d’une aide vitale, rappelle le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). « La Covid-19 continue de se propager dans les camps surpeuplés, les pluies ont repris et les températures hivernales rigoureuses vont bientôt s'installer », a prévenu M. Cutts.

OCHA et UNICEF continent d’appeler les parties au conflit syriens à mettre fin aux combats conformément à l’appel lancé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, en faveur d’un cessez-le-feu mondial. M. Cutts a notamment demandé à ce que les parties prennent toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils et les infrastructures civiles conformément au droit international humanitaire.

« Nous ne pouvons pas revenir au cycle de violence dont la Syrie a été témoin plus tôt. Une reprise de la violence ne fera qu'engendrer plus de violence », a prévenu M. Taiban. « Il est grand temps que les armes à feu se taisent pour le bien de chaque enfant en Syrie. Il n'y a pas de solution militaire pour la guerre en Syrie. La façon de mettre fin à la guerre passe par les voies diplomatiques et politiques », a-t-il conclu.