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La numéro 2 de l'ONU encourage le Conseil de sécurité à se mobiliser pour un cessez-le-feu mondial

Des mères attendent pour vacciner leurs bébés dans une clinique à Bamako, la capitale du Mali.
Banque mondiale
Des mères attendent pour vacciner leurs bébés dans une clinique à Bamako, la capitale du Mali.

La numéro 2 de l'ONU encourage le Conseil de sécurité à se mobiliser pour un cessez-le-feu mondial

Paix et sécurité

La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a invité mardi les membres du Conseil de sécurité à lutter contre la crise climatique et les autres moteurs de conflit et à se mobiliser pour qu’un cessez-le-feu mondial devienne une réalité.

« La pandémie (de Covid-19) continue d'exacerber les risques et les moteurs de conflit - de l'instabilité transfrontalière aux menaces liées au climat en passant par les troubles sociaux et les déficits démocratiques », a dit Mme Mohammed lors de cette réunion.

« Les griefs et les inégalités augmentent, érodent la confiance dans les autorités et les institutions de toutes sortes et accroissent les vulnérabilités. La crise annule les acquis du développement et de la consolidation de la paix, aggrave les conflits et sape les efforts visant à atteindre les objectifs de développement durable », a-t-elle ajouté. « Elle a également un impact dévastateur sur les droits humains et les inégalités entre les sexes ».

Selon la Vice-Secrétaire générale, les belligérants à travers le monde profitent de la pandémie pour créer ou aggraver l'instabilité et entraver les soins médicaux et les autres formes d’assistance.

Elle a souligné que l'urgence climatique était un moteur majeur des inégalités, de l'instabilité et des conflits.

« Les moteurs du conflit ne sont pas statiques : ils changent et évoluent », a-t-elle noté.

« Pour consolider et maintenir la paix, il faut s'attaquer à ces causes profondes à mesure qu'elles se développent et interagissent les unes avec les autres, y compris les menaces émergentes posées par la pandémie », a-t-elle ajouté. « Les conflits, le changement climatique et les progrès bloqués en matière de développement se renforcent mutuellement ».

Efforts trop fragmentés

Dans ce contexte, elle a regretté que trop souvent, les efforts de la communauté internationale pour y faire face soient fragmentés.

« Au fur et à mesure que nous nous rétablissons, nous ne pouvons pas revenir aux cadres et systèmes défaillants qui ont créé les fragilités et les inégalités exploitées par la pandémie. Nous devons reconstruire en mieux », a-t-elle dit.

Selon la Vice-Secrétaire générale, la pandémie a mis en évidence la nécessité d'investir dans une gouvernance et des institutions inclusives et équitables et de s'attaquer aux causes profondes, afin de répondre aux moteurs non seulement des conflits, mais aussi des crises et des chocs de toutes sortes.

La pandémie « a renforcé la nécessité du Programme de développement durable à l'horizon 2030 - notre ultime outil de prévention », a-t-elle dit.

Les moteurs du conflit ne sont pas statiques : ils changent et évoluent - Amina J. Mohammed, Vice-Secrétaire générale de l'ONU

« La sortie de cette pandémie doit donner la priorité à des institutions résilientes, inclusives et responsables qui favorisent l'Etat de droit, la bonne gouvernance, l'égalité des sexes, la durabilité environnementale et les droits de l'homme. Les partenariats, y compris avec les institutions financières internationales, seront plus importants que jamais », a-t-elle ajouté. « Le relèvement doit également mettre en place des solutions pour prévenir et protéger les communautés des causes de conflit liées au climat ». 

Selon elle, les États membres et les banques de développement devraient investir dans des systèmes d'alerte précoce et des mesures de résilience, en particulier dans les États touchés par un conflit. Les pays les plus exposés devraient pouvoir utiliser les nouvelles technologies et la télédétection pour les aider à prévoir et à prévenir.

« Nous ne pouvons relever ces défis multiformes que par une approche intégrée et cohérente à l'échelle de l'ONU », a estimé Mme Mohammed.

Étant donné le rôle essentiel du Conseil de sécurité dans la prévention et le règlement des conflits, elle s’est félicitée de l’attention accrue qu’il accorde à la lutte contre les moteurs contemporains de conflit et d’instabilité.

Mme Mohammed a noté que le Secrétaire général avait salué la résolution 2532, adoptée par le Conseil de sécurité en juillet, à l’appui de son appel en faveur d’un cessez-le-feu mondial immédiat.

Elle a rappelé l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’une nouvelle impulsion de la communauté internationale - dirigée par le Conseil de sécurité - pour faire de ce cessez-le-feu mondial une réalité d’ici la fin de l’année.

« Nous devons mettre toutes nos énergies dans la lutte contre notre ennemi commun : le virus », a-t-elle conclu.