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Syrie : l’envoyé de l’ONU espère réunir de nouveau le Comité constitutionnel le 23 novembre

L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'exprimant par visioconférence devant le Conseil de sécurité
Nations Unies
L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'exprimant par visioconférence devant le Conseil de sécurité

Syrie : l’envoyé de l’ONU espère réunir de nouveau le Comité constitutionnel le 23 novembre

Paix et sécurité

L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, a déclaré mardi qu”il espérait faire avancer les discussions au sein du comité syrien chargé de rédiger une nouvelle Constitution, malgré un récent contretemps.

Le Comité constitutionnel, composé de représentants du gouvernement, de l’opposition et de la société civile, n’a pas été en mesure de se réunir pour une nouvelle session en format restreint en octobre en raison de divergences sur l’ordre du jour, a rappelé M. Pedersen aux membres du Conseil de sécurité, lors d’une réunion consacrée à la situation dans ce pays.

L’envoyé de l’ONU a proposé il y a plus d'un mois un compromis et de récentes discussions ont permis de rapprocher les points de vue, a-t-il précisé, ajoutant que le projet désormais était de réunir le Comité constitutionnel le 23 novembre à Genève.

Au-delà de la question du Comité constitutionnel, M. Pedersen a noté des éléments positifs sur lesquels il serait possible de construire un processus plus large.

« Certaines parties prenantes clés ont indiqué qu'elles considéraient la phase militaire du conflit comme se terminant », a-t-il souligné. « Les lignes de front n'ont pas changé depuis environ 8 mois, et le nombre de civils tués ces derniers mois est, selon des groupes surveillant ce chiffres, au plus bas depuis 2011 ».

De son côté, le chef de l’humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock, a expliqué aux membres du Conseil qu’il était probable que l'ampleur de la pandémie de Covid-19 en Syrie soit bien plus grande que les 13.500 cas confirmés ne le suggèrent.

« Les établissements de santé dans certaines régions seraient incapables d'absorber tous les cas suspects », a-t-il souligné.

M. Lowcock s’est dit particulièrement préoccupé par les zones densément peuplées - les centres urbains comme Damas, Alep et Homs, les camps de déplacés, et les abris collectifs surpeuplés dans le nord-ouest et le nord-est.

« La réponse de l'ONU à la Covid-19 en Syrie nécessite 211 millions de dollars supplémentaires, notamment pour maintenir les lignes d'approvisionnement sanitaire; améliorer l'approvisionnement en eau et l'assainissement dans les camps de déplacés et les abris; et rendre les écoles plus sûres pour les élèves et les enseignants qui reviennent », a-t-il dit.

Des pénuries de pain

S’agissant de la violence et de l'insécurité qui touchent les civils et les travailleurs humanitaires, le chef de l’humanitaire de l’ONU a indiqué que les bombardements dans les zones proches du front dans le nord-ouest, ainsi que les frappes aériennes à Idlib se sont poursuivis.

« Un degré alarmant d'insécurité s'est également poursuivi dans les régions d'Idlib, d'Afrin et d'Azaz à Jarablus », a-t-il ajouté.

Quant à l’impact humanitaire de la crise économique, les prix des denrées alimentaires, bien que relativement stables en août et en septembre, restent plus de 90% plus élevés qu'il y a six mois, avec une augmentation de 236% d'une année sur l'autre. 

« Cela laisse de nombreuses familles incapables d’acheter les produits de base », a dit M. Lowcock. Il a noté que « l'impact du ralentissement économique est le plus dur sur les plus vulnérables » et que des pénuries de pain ont été signalées dans un certain nombre de régions, en particulier dans le sud.