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Le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires peut désormais entrer en vigueur en janvier, l’ONU s'en félicite

La sculpture Le Bien défait le Mal, au siège de l’ONU, représente St. George terrassant le dragon. Le dragon a été créé à partir de fragments de missiles nucléaires soviétiques SS-20 et américains Pershing qui ont été détruits en vertu du traité FNI.
Photo : ONU/Manuel Elias
La sculpture Le Bien défait le Mal, au siège de l’ONU, représente St. George terrassant le dragon. Le dragon a été créé à partir de fragments de missiles nucléaires soviétiques SS-20 et américains Pershing qui ont été détruits en vertu du traité FNI.

Le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires peut désormais entrer en vigueur en janvier, l’ONU s'en félicite

Paix et sécurité

Le Secrétaire général des Nations Unies s’est réjoui dimanche que les conditions pour que le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur soient désormais réunies, suite à sa ratification par un 50e pays, le Honduras.

« Aujourd'hui, les conditions de l'entrée en vigueur du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires sont réunies suite au dépôt auprès du Secrétaire général du 50e instrument de ratification ou d'adhésion au traité. Conformément à son article 15, paragraphe 1, le Traité entrera en vigueur le 22 janvier 2021 », a annoncé le porte-parole du Secrétaire général dans une déclaration publiée dimanche.  

« Le Secrétaire général se réjouit de pouvoir remplir les fonctions qui lui sont assignées par le traité », ajoute la déclaration.  

António Guterres a félicité tous les pays dont la ratification de l'accord, approuvé par 122 nations lors de l'Assemblée générale en 2017, a contribué à faire avancer l'interdiction des armes jusqu'ici. 

Le chef de l’ONU a également salué le travail de la société civile, qui a contribué à faciliter la négociation et la ratification du Traité, soulignant que l’entrée en vigueur est « un hommage aux survivants des explosions et des essais nucléaires, dont beaucoup ont plaidé en faveur de ce traité ».  

Parmi les plus  important acteurs, la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2017, a déclaré, par l'intermédiaire de sa Directrice exécutive, Beatrice Fihn, que l'entrée en vigueur de la Convention constituait « un nouveau chapitre du désarmement nucléaire ». Des décennies d'activisme ont permis de réaliser ce que beaucoup daignaient impossible : « les armes nucléaires sont interdites».

Une survivante du bombardement atomique d'Hiroshima, Setsuko Thurlow, a déclaré à ICAN qu'elle s'était engagée toute sa vie en faveur de l'abolition : « Je n'ai que de la gratitude pour tous ceux qui ont travaillé au succès de notre traité », a-t-elle déclaré.

« L'entrée en vigueur du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires est l'aboutissement d'un mouvement mondial visant à attirer l'attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de toute utilisation d'armes nucléaires », saluant la déclaration de M. Guterres. 

« Elle représente un engagement significatif en faveur de l'élimination totale des armes nucléaires, qui reste la priorité absolue des Nations Unies en matière de désarmement », ajoute-t-elle.  

A noter que jusqu'à présent, les principales puissances nucléaires des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Chine et de la France n'ont pas signé l'accord.

Le traité déclare que les pays qui le ratifient ne doivent « en aucun cas développer, tester, produire, fabriquer ou acquérir, posséder ou stocker des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ».

Adopté le 7 juillet 2017 lors d'une conférence des Nations Unies à New York, le Traité représente le premier instrument multilatéral juridiquement contraignant pour le désarmement nucléaire depuis deux décennies.