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Les États ont le devoir de protéger contre toutes les substances dangereuses, rappelle un expert de l'ONU

La pollution et la dégradation de l'environnement et les modifications de l'utilisation des terres sont des facteurs clés dans l'émergence de la Covid-19
Photo : Banque mondiale / Curt Carnemark
La pollution et la dégradation de l'environnement et les modifications de l'utilisation des terres sont des facteurs clés dans l'émergence de la Covid-19

Les États ont le devoir de protéger contre toutes les substances dangereuses, rappelle un expert de l'ONU

Droits de l'homme

« La pandémie de la Covid-19 sert de microscope aux formes existantes de vulnérabilité, d'inégalité et de discrimination », a déclaré Marcos Orellana, le Rapporteur spécial sur les incidences sur les droits de l’homme de la gestion et de l’élimination écologiquement rationnelles des produits et déchets dangereux, lors de la présentation d'un rapport thématique au Conseil des droits de l'homme.

« La dégradation de l'environnement, le changement climatique et les modifications de l'utilisation des terres sont des facteurs clés dans l'émergence de la Covid-19 », a expliqué Marcos Orellana, qui vient de prendre ses fonctions.

Le rapport, rédigé par son prédécesseur Baskut Tuncak, examine comment le devoir des États de prévenir l'exposition de leurs citoyens aux toxines s'étend à l'exposition à un virus comme la Covid-19.

« Toute personne a le droit d'être protégée contre l'exposition à des substances dangereuses et la pollution de l'environnement », a-t-il déclaré.  « L'exposition à la Covid-19 ne fait pas exception. Chaque être humain est important ».

Le rapport montre comment le devoir des États de prévenir l'exposition aux virus, comme la Covid-19, est renforcé, entre autres, par une reconnaissance nationale et internationale des droits à la vie, à l'intégrité corporelle, à des conditions de travail sûres et saines et à un environnement sain. Le rapport souligne également l'échec collectif à empêcher le virus de se transformer en la pandémie désastreuse qu'elle est aujourd'hui.

« Une pandémie de cette ampleur était évitable », affirme le rapport. « L'échec des chefs de gouvernement est qu'ils ont fait passer les intérêts économiques ou politiques avant les préoccupations sanitaires nationales ».

Note: 

Les rapporteurs spéciaux font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les procédures spéciales, le plus grand organe d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations unies, sont le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de surveillance du Conseil qui traitent soit de situations spécifiques à certains pays, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.