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Face aux criminels cherchant à tirer profit de la Covid-19, une coopération accrue est préconisée (ONUDC)

Les organisations terroristes et criminelles ont de plus en plus recours à internet et à la cybercriminalité pendant la pandémie de Covid-19
ONUDC
Les organisations terroristes et criminelles ont de plus en plus recours à internet et à la cybercriminalité pendant la pandémie de Covid-19

Face aux criminels cherchant à tirer profit de la Covid-19, une coopération accrue est préconisée (ONUDC)

Paix et sécurité

Les réseaux criminels cherchant à tirer profit de la pandémie de Covid-19, il est essentiel que les gouvernements travaillent ensemble, conformément à un traité historique des Nations Unies, pour lutter contre la traite des êtres humains, le trafic d'armes et d'autres crimes transfrontaliers, a déclaré lundi le Secrétaire général de l'ONU , António Guterres.

Le chef de l'ONU a formulé ces commentaires dans un message vidéo adressé à l'ouverture de la réunion des pays signataires de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.

Cette année marque le 20ème anniversaire de l'adoption de la Convention de Palerme dont le patron de l'ONU a souligné l'importenance dans le contexte de la crise qui frappe le monde actuellement.

« Les criminels cherchent à tirer profit de la crise de la Covid-19 », a déclaré M. Guterres. « La pandémie a également accru la vulnérabilité des migrants aux risques de traite des êtres humains et de trafic de migrants. La coopération internationale par le biais de la Convention contre la criminalité transnationale organisée est plus urgente que jamais ».

La réunion d'une semaine, officiellement la 10ème session de la Conférence des parties (COP) à la Convention, est organisée par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dont le siège est à Vienne, en Autriche.  

Dans son discours d'ouverture, la Directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly, a souligné que la pandémie est un accélérateur de l'activité criminelle.  

« Une des menaces émergentes qui représente un danger aigu pour la vie humaine est la vente de produits médicaux falsifiés en ligne », a-t-elle fait valoir. « Les groupes criminels organisés vendent des produits médicaux falsifiés et de qualité inférieure, en ciblant les individus, les établissements de santé et les organismes publics par le biais d'escroqueries sur Internet. Les vaccins Covid-19 falsifiés seront bientôt une réalité mortelle et les gouvernements doivent être prêts à contrer cette menace ». 

La réponse et la reprise sont menacées

Champs de pavot.
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Champs de pavot.

 

Mme Waly a estimé que les systèmes de santé continuent de faire face à des cyber-attaques, tandis que les confinements ont précipité une augmentation des abus sexuels d'enfants en ligne. Parallèlement, les restrictions de mouvement ont rendu les migrants plus vulnérables à l'exploitation et au trafic.

En outre, les opérations criminelles menacent la réponse mondiale à la Covid-19 et compromettent le rétablissement, a-t-elle poursuivi.  Les groupes criminels ont volé des fonds de relance aux personnes dans le besoin et infiltrent l'économie légale par le biais du blanchiment d'argent.

Quelque 190 pays sont parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, le seul instrument mondial juridiquement contraignant contre cette menace. 

La Convention a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en novembre 2000 et est entrée en vigueur trois ans plus tard. Elle est complétée par trois protocoles contre la traite des personnes, le trafic de migrants et la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu.

« Un travail important nous attend cette semaine, alors que nous célébrons le 20ème anniversaire de la Convention en faisant progresser la lutte contre la criminalité transnationale organisée, en renforçant la prévention et en améliorant la protection des victimes de la criminalité », a déclaré Mme Waly.

« Nous sommes tous réunis ici, en personne ou virtuellement, parce que nous croyons dans le pouvoir de la Convention et de ses protocoles de trouver des solutions à des problèmes qu'aucun pays ne peut affronter seul, et de faire en sorte que nos sociétés soient plus sûres et plus prospères », a-t-elle ajouté.

La Conférence des parties actuelle fait suite à la session de 2018 durant laquelle les participants se sont mis d'accord sur de nouvelles résolutions pour renforcer la mise en œuvre du Protocole sur les armes à feu. 

Cette année, les parties chercheront à adopter une résolution lançant la première phase du mécanisme de révision de la Convention des Nations Unies, qui a été établi en 2018 après des années de négociations.