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Le Royaume Uni appelle à s’unir et tirer les bonnes leçons de la crise de la Covid-19

Le Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson (à l'écran), prend la parole lors du débat général de la 75e session de l'Assemblée générale.
ONU Photo/Evan Schneider
Le Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson (à l'écran), prend la parole lors du débat général de la 75e session de l'Assemblée générale.

Le Royaume Uni appelle à s’unir et tirer les bonnes leçons de la crise de la Covid-19

Santé

Après neuf mois de combat contre la  Covid-19 le monde semble être déchiré, a déploré samedi le Premier ministre du Royaume Uni lors du débat général de la 75ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Boris Johnson a appelé à s’unir contre l’ennemi commun, le virus.

« Le même minuscule adversaire menace tout le monde de la même façon mais les membres de l'ONU ont quand même mené 193 campagnes distinctes, comme si chaque pays contient en quelque sorte une espèce différente d'être humain », a déclaré dans son message pré-enregistré M. Johnson.

A cet égard, le Premier ministre a évoqué la perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiale et les  « guerres de carnets de chèques » qui ont eu lieu sur les tarmacs des aéroports » alors que les nations s'affrontaient pour s'approvisionner en matériel de protection, ainsi que les frontières qui se sont érigées entre pays amis, tout en soulignant qu’il était compréhensible qu’avec autant de pression et d’urgence les nations cherchent à mettre l’intérêt de leur population nationale d’abord.

Le moment est venu de nous unir contre notre ennemi commun, au risque de prolonger cette calamité et d'augmenter le risque d'en pâtir d'une autre, a averti M. Johnson.

Alors que le monde compte près d’un million de morts et des pertes économiques colossales, il a appelé à une « compréhension commune de la façon dont la pandémie a commencé et s'est propagée », afin de prévenir une rechute.

« Non pas parce que je veux blâmer un pays ou un gouvernement, ou marquer des points. Je crois simplement - en tant qu'ancien patient de Covid - que nous avons tous le droit de le savoir, afin que nous puissions collectivement faire de notre mieux pour prévenir une récidive », a-t-il précisé.

Soutenir la réponse mondiale 

Le dirigeant britannique a affirmé que le Royaume Uni soutenait l’Organisation mondiale de la santé, ajoutant que son pays s’est engagé à contribuer plus 340 millions de livres sterling à l’OMS au cours des 4 prochaines années.   

Le Royaume Uni compte également contribuer 571 millions de livres sterling à l’initiative COVAX, le mécanisme d’accès mondial au vaccin contre la  Covid-19, dont 500 millions seront alloués aux pays en développement pour leur permettre de se protéger.  

Le dirigeant britannique a souligné l’importance de ne « jamais rogner sur les coûts, réduire le nombre d'essais ou sacrifier la sécurité à la rapidité », au risque de mettre en danger des millions de vies supplémentaires et d’encourager « les fous - les anti- vaccins », qui font campagne contre la vaccination.

 Quelle que soit l'ampleur des réformes nécessaires, l'OMS reste le seul organisme qui mobilise l'humanité contre les légions de maladies 

« Quelle que soit l'ampleur des réformes nécessaires, l'OMS reste le seul organisme qui mobilise l'humanité contre les légions de maladies », a déclaré M. Johnson.

« Et alors que nous envoyons nos détectives médicaux pour interroger les témoins et les suspects - les chauves-souris, les pangolins, qui que ce soit - nous devrions avoir assez d'humilité pour reconnaître que les sonnettes d'alarme retentissaient avant que cette calamité ne frappe », a-t-il dit.

Créer un système d’alerte précoce

Le Premier ministre britannique a appelé à se tourner vers l'avenir et « réfléchir dès maintenant » à la manière d'empêcher qu'une pandémie ne se reproduise.

Le Royaume Uni compte utilise sa présidence du G7 l’année prochaine pour créer une nouvelle approche globale sanitaire, a annoncé M. Johnson.

Plus jamais nous ne devrons mener 193 campagnes différentes contre un même ennemi

Ce plan comprend la création d’un réseau mondial de centres de recherche zoonotique, chargés de repérer les pathogènes animaux dangereux susceptibles de franchir la barrière des espèces et d'infecter les êtres humains.

Il viserait également à développer la capacité de fabrication de traitements et de vaccins, pour que l'humanité entière puisse contenir les organismes étrangers.

Le troisième volet du nouveau plan concerne la création d’un système d’alerte précoce, en utilisant des accords de partage de données sur la santé couvrant tous les pays.

Quatrièmement, il importe d’avoir tous les protocoles prêts pour une intervention d'urgence, couvrant chaque question pertinente, ainsi que la capacité d'en concevoir de nouvelles rapidement.

Enfin cinquièmement, Boris Johnson a appelé tous les pays à lever les contrôles à l'exportation et annuler tout tarif sur les produits critiques pour lutter contre la Covid, « gants, équipement de protection, thermomètres et autres ».

« Plus jamais nous ne devrons mener 193 campagnes différentes contre un même ennemi », a soutenu Boris Johnson, appelant à tirer « les bonnes leçons ».

Selon le dirigeant britannique, même en pleine pandémie, ces mesures sont possibles « si nous en avons la volonté ». « Ces mesures sont la bonne voie à suivre pour le monde, et le Royaume-Uni est le bon pays pour donner cette impulsion », a-t-il assuré.

« Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour travailler avec nos amis au sein des Nations Unies, pour guérir ces divisions et pour guérir le monde », a-t-il conclu le dirigeant.