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Il faut renouveler notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme, estime le Président de l’Assemblée générale

Volkan Bozkir, président de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, ouvre le débat général de la soixante-quinzième session de l'Assemblée générale
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Volkan Bozkir, président de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, ouvre le débat général de la soixante-quinzième session de l'Assemblée générale

Il faut renouveler notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme, estime le Président de l’Assemblée générale

À l’ONU

Ouvrant mardi le débat annuel de la 75ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, son Président, Volkan Bozkir, a rappelé le contexte particulier de pandémie dans lequel se réunissent les 193 États membres de l’organisation mondiale. Le diplomate turc a exhorté ceux-ci à dépasser leurs différences et désaccords et à renouveler leur engagement en faveur du multilatéralisme.

« Rarement l'humanité tout entière a été confrontée à une menace aussi imminente et commune », a déclaré Volkan Bozkir.

« Aujourd'hui, nous devons laisser de côté nos différences et nos désaccords. Aujourd'hui, nous devons renouveler notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme », a-t-il ajouté.

Le Président de l'Assemblée générale a rappelé les dommages causés par la Covid-19 aux économies, aux systèmes de santé, à l’éducation et plus généralement à toutes les personnes vulnérables. Il a déploré l’augmentation de la xénophobie, du racisme et de la discrimination, de même que celle de la violence à l'encontre des membres de groupes religieux et des lieux de culte.

Exprimant sa sympathie et sa solidarité avec toutes les personnes touchées par le virus, il a appelé la communauté internationale à combiner ses actions pour faire face à la pandémie et veiller à ce que « personne ne soit laissé pour compte » dans la lutte contre ce défi mondial.

M. Bozkir a ensuite rappelé les acquis obtenus depuis sa création en 1945 par l'organisation mondiale notamment dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, la satisfaction des besoins humanitaires de dizaines de millions de personnes, la lutte contre la propagation des maladies, la protection des droits de l'homme.

A l’occasion de la célébration du 75ème anniversaire de l’Organisation, Volkan Bozkir a ensuite mis l’accent sur l’amélioration et l’augmentation du programme humanitaire des Nations Unies en faveur des victimes des conflits et des catastrophes naturelles.

« Nous devons redoubler d'efforts pour protéger ces populations déjà vulnérables contre de nouvelles difficultés », a-t-il insisté.

Atteindre les Objectifs de développement durable

Le Président a également plaidé en faveur d’un renforcement du partenariat mondial pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.

Alors que commence la Décennie d'action et de réalisation pour la mise en œuvre des ODD, il a instamment invité les États membres, les organisations financières internationales, le secteur privé et la société civile, à redoubler d'efforts.

« Malgré des gains durement acquis, nous ne sommes pas en voie d'atteindre l'ensemble des 17 ODD d'ici 2030 », a-t-il mis en garde.

Il a également jugé impératif de veiller à l’égalité des sexes regrettant que souvent les femmes n’aient pas accès à un travail décent, à l'égalité de rémunération, à une éducation de qualité et à des soins de santé adéquats.

En outre, elles souffrent de la violence et de la discrimination et la plupart du temps sont sous-représentées dans les processus décisionnels politiques et économiques.

« Alors que nous nous remettons de la pandémie, nous devons reconstruire en mieux, pour améliorer la vie des femmes et des filles », a-t-il souligné.

Aussi, pour relever les défis du maintien de la paix et de la sécurité, ceux créés par la pandémie et les challenges liés à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique, les États doivent utiliser l’ONU au maximum de son potentiel et se rassembler pour le bénéfice de tous, a estimé le Président de l'Assemblée générale.

« Aujourd'hui, le monde connaît une augmentation de la méfiance et de la rivalité entre les grandes puissances », a-t-il mis en garde.

« Les institutions internationales réussissent lorsqu'elles parviennent à arbitrer ces tensions », a-t-il fait valoir.