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RDC : plus de 24.000 personnes déplacées en un mois par divers conflits au Kasaï

Une famille fuyant les violences au Kasaï, en République démocratique du Congo (archives).
Photo : OCHA/Otto Bakano
Une famille fuyant les violences au Kasaï, en République démocratique du Congo (archives).

RDC : plus de 24.000 personnes déplacées en un mois par divers conflits au Kasaï

Migrants et réfugiés

La recrudescence de la violence au Kasaï, en République démocratique du Congo (RDC), pourrait provoquer de nouveaux déplacements massifs de population, a averti vendredi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui plaide pour que l’on se concentre à nouveau sur cette province pour rétablir la paix et désamorcer les tensions.

Ces derniers jours, le HCR indique avoir reçu des informations faisant état de conflits liés à des milices essayant de remplacer un chef de communauté traditionnel par un de ses membres dans le village de Nteenda, dans la province du Kasaï central. Le conflit a entraîné le déplacement de près d’un millier de personnes.

Dans la ville de Katende, les affrontements entre deux communautés pour les ressources minérales et forestières se sont multipliés tout au long du mois d’août.

Jusqu’à récemment, la région du Kasaï avait connu une période « de calme relatif ». Mais en août dernier, plus de 24.000 personnes ont fui trois conflits distincts liés à des litiges fonciers, des affrontements pour les ressources et des confrontations entre différents groupes ethniques, autorités et milices.

Les nouveaux déplacés font état de meurtres, de viols, de tortures et de pillages

Selon le HCR, la majorité des personnes déplacées ont cherché refuge dans les zones frontalières provinciales de la région de Demba, au Kasaï central, et de la région de Mweka, au Kasaï. Les nouveaux déplacés font état de meurtres, de viols, de tortures, de pillages et d’incendies de maisons au cours des dernières semaines. « Des dizaines de personnes sont arrivées avec des blessures. Il y a beaucoup d’enfants, de femmes et de personnes âgées parmi les déplacés », a détaillé Babar Baloch, porte-parole du HCR.

A noter qu’en 2017, la violence dans la région du Kasaï avait entraîné le déplacement interne de 1,4 million de personnes. Et quelques 35.000 Congolais se sont également réfugiés en Angola.

A la suite de cette nouvelle vague de violences, le HCR continue de suivre la situation avec ses partenaires et de répondre aux besoins des victimes de violations des droits de l’homme. « Nous encourageons également les négociations de paix entre les dirigeants des différentes communautés afin de prévenir de nouveaux affrontements », a indiqué M. Baloch.

Sur le plan humanitaire, l’agence onusienne enregistre les personnes déplacées ainsi que les membres des communautés d’accueil, dont « la capacité à aider et à accueillir les déplacés est souvent limitée en raison de l’extrême pauvreté et des niveaux élevés de malnutrition dans la région ». Le HCR aide aussi les survivants de violences sexuelles et les oriente vers des soins médicaux et un soutien psychosocial.

Le sort des ressortissants congolais retournés/expulsés de l’Angola

Dans le cadre d’un effort d’aide humanitaire en cours, le HCR a jusqu’à présent distribué des articles, notamment des bâches en plastique, des couvertures, du savon et des kits de cuisine à plus de 4.000 personnes. Des milliers de personnes ont également reçu des kits d’abri et une aide en espèces pour acheter de la nourriture et répondre à leurs besoins les plus urgents.

Par ailleurs, l’agence onusienne s’est également dit préoccupée par la sécurité des quelque 16.000 Congolais expulsés d’Angola l’année dernière. Ces derniers continuent de survivre dans « des conditions précaires dans des régions éloignées et presque inaccessibles ».   L’Angola a expulsé des milliers de personnes à la fin de 2018 et au début de 2019, dans le cadre d’opérations ciblant « la migration clandestine ». 

Parmi elles se trouvaient de nombreux anciens réfugiés congolais, qui ont été dirigés vers des organisations partenaires du HCR pour obtenir de l’aide.  Dans ces conditions, l'agence onusienne évalue l’état des routes pour préparer l’acheminement urgent de l’aide humanitaire, si la situation continue à se détériorer.