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Déplacement forcé des Rohingyas : une crise qui dure depuis trois ans et doit être traitée avec urgence (ONU)

Dildar Begum, 25 ans, et sa fille Nur Kalima, 12 ans, tiennent une boutique dans le camp de Hakimpara. Son mari et d'autres enfants ont été brutalement tués au Myanmar.
ONU Femmes/Allison Joyce
Dildar Begum, 25 ans, et sa fille Nur Kalima, 12 ans, tiennent une boutique dans le camp de Hakimpara. Son mari et d'autres enfants ont été brutalement tués au Myanmar.

Déplacement forcé des Rohingyas : une crise qui dure depuis trois ans et doit être traitée avec urgence (ONU)

Paix et sécurité

Le chef de l’ONU a renouvelé mardi son appel à répondre avec « une plus grande urgence » à la crise que subissent les centaines de milliers de Rohingyas déplacés de force depuis maintenant trois ans au Myanmar et à l’extérieur de ce pays d'Asie du Sud-Est.

L’exode massif des Rohingyas - le plus important et le plus récent - du Myanmar vers le Bangladesh voisin a commencé le 25 août 2017 lorsque que des attaques contre les forces de sécurité nationales à Rakhine, Etat de l'ouest du Myanmar, ont été suivies de violences contre cette communauté musulmane. Au total, près de 750.000 Rohingyas ont fui les violences dont ils furent la cible dans l'Etat de Rakhine.

Trois ans après le début de cet exode massif, des centaines de milliers de Rohingyas sont toujours réfugiés au Bangladesh, principalement dans la région de Cox’s Bazar frontalière du Myanmar.

Par la voix de son porte-parole, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à s’attaquer aux causes profondes du conflit qui a forcé les Rohingyas à fuir le Myanmar, « en créant les conditions d'un retour sûr, volontaire, digne et durable de tous les réfugiés ».

Recommandations de la Commission consultative sur l'Etat de Rakhine

« La responsabilité ultime incombe aux autorités du Myanmar, qui se sont engagées à mettre en œuvre les recommandations de la Commission consultative sur l'État de Rakhine », a rappelé le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU dans une déclaration de presse publiée à l’occasion du troisième anniversaire de cette tragédie.

Les recommandations de cette Commission, qui fut présidée par l'ancien Secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan, ont été formulées dans un rapport publié le 24 août 2017, à la veille de l'explosion des violences dans l'Etat de Rakhine. Ces recommandations appelaient à une action urgente et soutenue sur plusieurs fronts pour prévenir la violence, maintenir la paix, encourager la réconciliation et offrir un espoir à la population fragilisée de cette région du Myanmar.

« Au-delà des solutions aux souffrances humanitaires immédiates, (établir) les responsabilités (de cette crise) est un impératif pour une réconciliation à long terme », a ajouté le porte-parole de M. Guterres.

Les Nations Unies ont indiqué qu’elles continueraient d'être solidaires de toutes les personnes touchées par la crise de déplacement forcé des Rohingyas, à savoir les populations déplacées dans l’Etat de Rakhine, celles réfugiées au Bangladesh, ainsi que leurs communautés d’accueil.

« (L’ONU) s'engage à travailler avec toutes les parties prenantes, y compris les acteurs régionaux, pour un avenir de développement durable, de droits de l'homme et de paix dans l'État de Rakhine et dans tout le Myanmar », a souligné le porte-parole du Secrétaire général.