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Yémen : au moins 11 morts civils tués et 6 blessés lors de nouvelles frappes aériennes

Un cratère dans une rue suite à une frappe aérienne à Aden, au Yémen. (18 novembre 2018)
OCHA/Giles Clark
Un cratère dans une rue suite à une frappe aérienne à Aden, au Yémen. (18 novembre 2018)

Yémen : au moins 11 morts civils tués et 6 blessés lors de nouvelles frappes aériennes

Migrants et réfugiés

Les premiers rapports de terrain indiquent que le 15 juillet, des frappes aériennes ont tué au moins 11 civils, dont plusieurs enfants et femmes, et blessé au moins 5 autres enfants et une femme dans la zone d'Al Musaafah Al Maraziq à l'est d'Al Hazm à Al Jawf, au nord du Yémen, indique un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

« C'est la deuxième attaque en trois jours qui a fait de nombreuses victimes civiles. Le 12 juillet, une frappe aérienne a tué neuf civils et en a blessé quatre autres dans le gouvernorat de Hajjah, au nord-ouest du Yémen », a déclaré Lise Grande, la Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies au Yémen.

« La seule façon pour les civils d'être en sécurité au Yémen est que les parties décident enfin d'arrêter les combats », a-t-elle ajouté.

Lise Grande a fait valoir que « les humanitaires appellent depuis longtemps à un cessez-le-feu global », rappelant qu’au cours des six premiers mois de 2020, près de 1.000 victimes liées au conflit ont été signalées.

L’OCHA estime que les chiffres réels des attaques menées mercredi sont probablement plus élevés, mais ils doivent encore être vérifiés.

C'est la deuxième attaque en trois jours qui a fait de nombreuses victimes civiles - Lise Grande, Coordonnatrice humantaire de l'ONU au Yémen

Elle précise que les blessés ont été si gravement atteints qu'ils ont dû être emmenés d'urgence à l'hôpital de Sanaa pour y être soignés.

« Pour la deuxième fois cette semaine, des femmes et des enfants ont été tués et blessés lors d'une attaque », a déploré la Coordonnatrice humanitaire.

Selon l’OCHA, le Yémen reste la pire crise humanitaire au monde. Près de 80% de la population - plus de 24 millions de personnes - ont besoin d'une forme d'aide humanitaire et de protection.

Lors de la réunion d'annonces de contributions de haut niveau qui s'est tenue à Riyad le 2 juin, les donateurs n'ont promis que 1,35 milliard de dollars sur les 2,41 milliards nécessaires pour couvrir les activités humanitaires essentielles jusqu'à la fin de l'année, ce qui laisse un déficit de plus d'un milliard de dollars.

Depuis la mi-avril, 31 des 41 programmes essentiels des Nations Unies ont été réduits ou fermés par manque de financement, conclut le communiqué.

Forte pression de la Covid-19

Des millions d'enfants au Yémen son confrontés à la malnutrition en raison du conflit.
©UNICEF/Almahbashi
Des millions d'enfants au Yémen son confrontés à la malnutrition en raison du conflit.

 

De son côté, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) confirme que les mesures de prévention de la Covid-19 en cours continuent d'entraîner des pressions économiques, la perte de moyens de subsistance, l'anxiété et des problèmes psychosociaux chez les personnes déplacées à l'intérieur du pays et les demandeurs d'asile.

Des pratiques telles que l'éloignement social, le lavage fréquent des mains et le port de masques sont relativement inaccessibles dans des logements surpeuplés et dépourvus de ressources de base.

Le HCR travaille avec 14 tailleurs réfugiés et déplacés internes à travers le pays pour produire des masques faciaux réutilisables afin de se protéger contre les infections. La fourniture de matières premières, la formation et la production d'échantillons ont commencé, y compris pour la production de masques pour enfants.

L'objectif est de produire 30.000 masques, dont 9.000 seront achetés et distribués par le HCR pour la prochaine distribution de kits d'hygiène, tandis que le reste sera vendu par les tailleurs eux-mêmes pour compléter leurs revenus perdus au cours des derniers mois.

L’agence onusienne annonce également avoir achevé la distribution régulière de matériel d'hygiène et de rations alimentaires à l'ensemble des 8 877 familles du camp de réfugiés de Kharaz, dans le gouvernorat de Lahj, afin d'améliorer leur apport nutritionnel et de favoriser une meilleure hygiène.

Les distributions ont été effectuées en tenant compte des considérations de distanciation sociale appropriées. Chaque foyer de réfugiés a reçu une ration alimentaire mensuelle composée de céréales, d'huile, de sel et de sucre, ainsi que des kits d'hygiène contenant du savon, du détergent et des articles d'hygiène personnelle.