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L’ONU réclame des idées audacieuses pour faire renaître l’économie mondiale affectée par la Covid-19

Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres participe à une table ronde virtuelle sur la relance de l'économie pour promouvoir le développement durable.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres participe à une table ronde virtuelle sur la relance de l'économie pour promouvoir le développement durable.

L’ONU réclame des idées audacieuses pour faire renaître l’économie mondiale affectée par la Covid-19

Développement économique

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réclamé mercredi des idées audacieuses pour faire renaître l’économie mondiale durement affectée par la pandémie de Covid-19 et réaliser un développement durable.

« Si nous n'agissons pas maintenant, nous pourrions faire face à des années de croissance économique déprimée et perturbée », a prévenu le chef de l’ONU lors d’une table ronde à laquelle ont participé notamment la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, et la Ministre des finances de l’Indonésie, Sri Mulyani Indrawati.

« La pandémie menace non seulement de mettre en suspens le Programme de développement durable à l'horizon 2030, mais d'inverser les progrès déjà réalisés », a ajouté M. Guterres, qui a rappelé qu’il réclame depuis le début de la crise un plan de sauvetage représentant au moins 10% du PIB mondial.

Il a noté que les pays développés ont mis en oeuvre des plans de sauvetage pour leurs économies avec leurs propres ressources ou en imprimant de la monnaie. « Le problème est de s'assurer que les pays en développement aient les ressources ou reçoivent les ressources permettant d’avoir des plans similaires pour sauver leurs économies », a souligné le Secrétaire général.

Une femme vend des fruits à Dhaka, an Bangladesh. Elle est accompagnée par ses deux filles.
Photo ONU Femmes/Fahad Abdullah Kaizer
Une femme vend des fruits à Dhaka, an Bangladesh. Elle est accompagnée par ses deux filles.

Une crise du développement et du financement

Pour cela, il a jugé nécessaire « des solutions concrètes, radicales et réalisables » et il a souhaité que cette série de tables rondes permette de générer de nouvelles idées.

« Il s'agit d'une crise humaine. Mais c'est aussi devenu une crise du développement et de financement », a-t-il dit. « Si les pays n'ont pas les moyens financiers de lutter contre la pandémie et d'investir dans la reprise, nous serons confrontés à une catastrophe sanitaire et à une reprise mondiale douloureusement lente ».

Selon le Secrétaire général, une crise généralisée de la dette menace alors que de nombreux pays sont confrontés à un choix impossible entre le service de leur dette, la protection de leurs communautés les plus vulnérables et la lutte contre la pandémie.

« Nous devons absolument résoudre les problèmes d'endettement des pays en développement - principalement - et d'un grand nombre de pays à revenu intermédiaire qui ont perdu la capacité d'accéder aux marchés financiers. Nous devons également commencer à réfléchir à des solutions durables à la dette qui créeront un espace budgétaire pour les investissements dans la reprise et les objectifs de développement durable », a-t-il souligné.

Selon le chef de l’ONU, l'incertitude et des politiques protectionnistes pourraient entraîner une période prolongée de faible financement extérieur.En outre, alors que la pandémie perturbe les chaînes d’approvisionnement et le commerce, il existe un risque que certains secteurs manufacturiers retournent dans les pays développés, réduisant encore les ressources des pays en développement et posant des questions fondamentales sur leur intégration dans l’économie mondiale.

« Ces questions nécessitent des réponses audacieuses et créatives », a insisté M. Guterres.