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Les foudroiements extraordinaires « mégaflash » couvrent plusieurs centaines de kilomètres, battant des records

Un orage, vu d'Istrie, en Croatie.
Photo : OMM/Boris Baran
Un orage, vu d'Istrie, en Croatie.

Les foudroiements extraordinaires « mégaflash » couvrent plusieurs centaines de kilomètres, battant des records

Climat et environnement

De nouveaux records de coups de foudre extrêmes, ou "mégaflashes", en 2019 ont été officialisés, faisant plus que doubler la taille et la durée des précédents records, a annoncé cette semaine l'agence météorologique de l'ONU, l'OMM.

Fermer les fenêtres et couvrir les oreilles de votre animal de compagnie, pendant le tonnerre qui a suivi, n'aurait probablement pas fait une grande différence pour quelqu'un coincé au milieu de l'éclair qui s'est développé continuellement au-dessus du nord de l'Argentine le 4 mars 2019, d'une durée impressionnante de 16,73 secondes.

Et l'éclair qui s'est étendu sur plus de 700 kilomètres (400 miles) à travers le sud du Brésil le 31 octobre dernier, était équivalent à la distance entre Boston et Washington aux États-Unis, ou entre Londres, en Angleterre, et Bâle, en Suisse.

La plus grande étendue au monde pour un seul éclair a couvert une distance horizontale de plus de 700 km (440) à travers des parties du sud du Brésil le 31 octobre 2018, indique l'OMM

Le précédent record de distance par mégaflash était de 321 km (199,5 miles) le 20 juin 2007, à travers l'État américain de l'Oklahoma, et le précédent record de durée continue, de 7,74 secondes, a été atteint le 30 août 2012 dans le sud de la France.

Vu de l'espace

Les nouvelles frappes record, captées par l'Union géophysique américaine avant la Journée internationale de la sécurité contre la foudre célébrée de dimanche 28 juin, ont été enregistrées par le matériel transporté par les satellites géostationnaires opérationnels d'étude de l'environnement et leurs homologues en orbite en Europe et en Chine.

Ces enregistrements ont été qualifiés d'« extraordinaires » par le professeur Randall Cerveny, rapporteur en chef des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes pour l'OMM.

« Les extrêmes environnementaux sont des mesures vivantes de ce dont la nature est capable, ainsi que des progrès scientifiques permettant de faire de telles évaluations », a-t-il déclaré.

« Il est probable que des extrêmes encore plus importants existent encore, et que nous pourrons les observer à mesure que la technologie de détection de la foudre s'améliorera », a-t-il ajouté.

Le professeur Cerveny a souligné que cette technologie pourrait aider les scientifiques à mieux comprendre toute la science de la foudre, et potentiellement à sauver des vies.

« Cela fournira des informations précieuses pour établir des limites à l'échelle de la foudre - y compris les mégaflashes - pour des questions d'ingénierie, de sécurité et scientifiques », a-t-il fait valoir.

Rester à l'intérieur

L'OMM a réitéré les dangers de la foudre et les nombreuses vies qu'elle fait perdre chaque année.

Les exemples extrêmes précédents ont entraîné d'importantes pertes de vies humaines : en 1975, par exemple, 21 personnes ont été tuées au Zimbabwe lorsqu'un seul éclair a frappé la hutte dans laquelle elles s'abritaient, et 469 personnes ont été tuées à Dronka, en Égypte, en 1994, lorsque la foudre a tragiquement frappé un ensemble de réservoirs de pétrole, provoquant l'inondation de la ville par du pétrole en feu.

Le conseil officiel de l'agence est de suivre la règle des 30-30 : si le temps entre l'éclair et le tonnerre est inférieur à 30 secondes, restez à l'intérieur, et attendez 30 minutes après le dernier éclair observé, pour reprendre les activités en plein air.