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Syrie : sans une « vraie diplomatie », les problèmes ne seront pas résolus, prévient l’ONU

Le Programme alimentaire mondial distribue de la nourriture aux familles vulnérables d'Alep, en Syrie, et s'assure qu'elles sont au courant des dangers de la Covid-19 et de la manière dont elles peuvent s'en protéger.
PAM/Khudr Alissa
Le Programme alimentaire mondial distribue de la nourriture aux familles vulnérables d'Alep, en Syrie, et s'assure qu'elles sont au courant des dangers de la Covid-19 et de la manière dont elles peuvent s'en protéger.

Syrie : sans une « vraie diplomatie », les problèmes ne seront pas résolus, prévient l’ONU

Paix et sécurité

Les problèmes de la Syrie ne pourront être résolus par une guerre de « position » mais par de « vraies discussions et une vraie diplomatie », a rappelé mardi l’envoyé de l’ONU pour le pays devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Dix ans de conflit en Syrie n’ont apporté que de la destruction, a rappelé d’emblée, Geir Pedersen, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, devant les membres du Conseil. L’effondrement économique n’épargne aucune région du pays. Plus de 80% de la population vit sous le seuil de la pauvreté et selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies  (PAM), 9,3 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire.

M. Pedersen s’est dit prêt à convoquer et à faciliter une troisième session du comité chargé de rédiger une constitution pour la Syrie - un organe dirigé par et dont sont responsables les Syriens. Conscient des restrictions sur les voyages internationaux, l’Envoyé spécial a émis l’espoir qu’une réunion du Comité à Genève puisse être organisée à la fin du mois août.

« Mais évidemment, les réalités auxquelles est confronté le peuple syrien ne peuvent être uniquement abordé en discutant de la constitution », a reconnu le médiateur onusien. « Et les parties syriens seront confrontées à de grandes difficultés pour résoudre les problèmes de la Syrie sans véritable diplomatie entre les principaux acteurs internationaux ayant une influence », a-t-il ajouté.

Sur le terrain, cinq armées internationales sont présentes Syrie. « Il existe des différences réelles et substantielles entre les acteurs internationaux comme il en existe entre les parties syriennes », a dit M. Pedersen, qui a relevé la « profondeur » de ces divergences dans les débats sur les sanctions ces dernières semaines.

Mais pour l’Envoyé spécial, les problèmes de la Syrie ne pourront pas être résolus par le positionnement des uns et des autres. « Ils doivent faire l'objet de véritables discussions et diplomatie », a-t-il dit. Selon lui, de vrais progrès ne pourront aboutir qu’à travers des étapes réciproques, sur la base de compréhensions claires, par les parties syriennes et les partenaires internationaux.

« Je suis convaincu qu'il existe des intérêts communs sur lesquels construire une telle diplomatie, et il existe un engagement commun déclaré à faire avancer la résolution 2254 et à soutenir le processus politique de Genève dirigé par les Syriens, dont les Syriens sont responsables et facilité par l'ONU », a-t-il dit.

M. Pedersen a réitéré l'importance d'un accès humanitaire complet, durable et sans entrave, y compris transfrontalier, en Syrie. « L'accès humanitaire reste impératif, non seulement compte tenu de la souffrance croissante du peuple syrien, mais aussi compte tenu du fait qu'il y a encore un risque de la pandémie de Covid-19 », a-t-il dit. La Syrie a maintenant signalé 183 cas de coronavirus.

L’Envoyé spécial a également réitéré son appel au gouvernement syrien et à toutes les autres parties syriennes à libérations massives et unilatérales des détenus et les personnes enlevées - en particulier des femmes, des enfants, des personnes détenues et enlevées.

« Aucune personne impliquée dans le conflit devrait présumer que le temps est de leur côté. Personne ne devrait être sûr qu’il y aura de meilleures ouvertures sur la route. Ce qui est requis est la volonté de tous de prendre au sérieux les réalités du conflit », a conclu M. Pedersen.