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Le HCR demande à la Grèce d’enquêter sur les refoulements aux frontières avec la Turquie

Des migrants, en provenance d'Athènes, arrivent à la frontière entre la Grèce et la République de Macédoine du Nord (archive)
OIM/Amanda Nero
Des migrants, en provenance d'Athènes, arrivent à la frontière entre la Grèce et la République de Macédoine du Nord (archive)

Le HCR demande à la Grèce d’enquêter sur les refoulements aux frontières avec la Turquie

Migrants et réfugiés

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé, vendredi, à la Grèce d’enquêter sur les multiples rapports faisant état de refoulements par les autorités grecques aux frontières maritimes et terrestres du pays. Ces expulsions auraient permis de renvoyer en Turquie des migrants et des demandeurs d’asile ayant atteint le territoire grec ou les eaux territoriales.

« La Grèce a le droit légitime de contrôler ses frontières et de gérer les migrations clandestines tout en respectant les normes internationales en matière de droits de l’homme et de protection des réfugiés », a rappelé Babar Baloch, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève. 

Selon lui, les contrôles et les pratiques doivent garantir les droits des demandeurs d’asile et ceux-ci ne doivent pas être refoulés aux frontières de la Grèce. L’Agence onusienne indique avoir régulièrement fait part de ses préoccupations au gouvernement grec. 

Le HCR demande des enquêtes urgentes sur une série d’incidents présumés rapportés dans les médias, dont beaucoup ont été corroborés par des organisations non gouvernementales et des témoignages directs. 
 

Des enfants dans un centre pour réfugiés et migrants sur l'île de Lesbos, en Grèce (photo d'archives).
© UNICEF/Ron Haviv VII Photo
Des enfants dans un centre pour réfugiés et migrants sur l'île de Lesbos, en Grèce (photo d'archives).

3.000 arrivée de migrants et réfugiés depuis mars et hausse des refoulements

Selon le HCR, ces allégations se sont multipliées depuis le mois de mars et les rapports indiquent que plusieurs groupes de personnes pourraient avoir été sommairement renvoyés après avoir atteint le territoire grec.

Si elle admet le dévouement et le courage exceptionnels des garde-côtes grecs pour sauver d’innombrables vies de réfugiés et de migrants en mer, l’Agence onusienne estime néanmoins que les présentes allégations vont à l’encontre des obligations internationales de la Grèce et peuvent exposer des personnes à un grave danger.

Quelque 3.000 demandeurs d’asile sont arrivés en Grèce par voie terrestre et maritime depuis le début du mois de mars. Selon le HCR, cela représente « une chute brutale par rapport aux mois et aux années précédents ». 

Dans le même temps, le nombre de refoulements signalés, en particulier en mer, est en augmentation. « Le droit de demander et de bénéficier de l’asile est fondamental et tous les demandeurs d’asile devraient avoir accès aux procédures d’asile et à la protection contre le refoulement ou le retour forcé informel », a fait valoir l’Agence onusienne.

D’une manière générale, la pandémie de Covid-19 « a aggravé le sort des personnes qui fuient la guerre, les conflits et les persécutions ». Mais pour le HCR les personnes qui sont forcées de fuir les conflits et les persécutions ne devraient pas être privées de sécurité et de protection dans ces circonstances.

Le HCR invite donc les États à gérer les restrictions aux frontières de manière à respecter également les normes internationales en matière de droits de l’homme et de protection des réfugiés, notamment par le biais de quarantaines et de contrôles sanitaires.  Avec la nécessité de réduire les risques pour la santé publique, le HCR a soutenu les efforts et a demandé des espaces supplémentaires et adéquats pour une quarantaine de 14 jours.