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Au moins 7 morts et plus de 150.000 personnes touchées par des inondations au Yémen

Un jeune garçon joue pendant que sa mère fait la queue à un point d'eau dans un camp de déplacés à Aden.
© UNICEF/Moohialdin Fuad
Un jeune garçon joue pendant que sa mère fait la queue à un point d'eau dans un camp de déplacés à Aden.

Au moins 7 morts et plus de 150.000 personnes touchées par des inondations au Yémen

Aide humanitaire

Au moins sept Yéménites sont morts dans le gouvernorat de Marib, dans le centre du Yémen, en raison d’inondations, alors que le pays, en guerre depuis 2014, recense six cas de Covid-19.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ces pluies torrentielles et inondations ont touché près de 150.000 personnes et endommagé des maisons et des abris.

Les intempéries ont également emporté des routes et des ponts, contaminé les réserves d’eau et coupé l’accès à des services de base tels que l’électricité. Des abris pour les personnes déplacées ont également été inondés.

La saison des pluies qui vient de débuter impacte depuis la mi-avril des milliers de personnes à Sanaa, Aden et dans le sud du pays. Dans le gouvernorat de Marib par exemple, les pluies et les inondations ont fait sept morts et 250 blessés. Le gouvernorat de Sanaa a été particulièrement touché et la ville de Sanaa a été inondée par les eaux, ce qui a entraîné une perturbation généralisée des services. À Aden, les coupures de courant se poursuivent depuis que la ville a été inondée le 21 avril.

Dans le gouvernorat de Hajjah, au nord-ouest, plus de 5.000 familles ont été touchées et des sites abritant des déplacés internes ont subi d’importants dégâts. Dans les gouvernorats du sud, près de 4.800 familles ont déjà déplacées à Aden, Abyan, Taëz et Lahj. 

« Les conditions sont les plus difficiles pour les milliers de familles déjà déplacées qui ont perdu leur abri, leurs rations alimentaires et leurs biens ménagers »,  a déclaré Jens Laerke, porte-parole d’OCHA lors d’un point de presse virtuel ce vendredi à Genève.

Six cas de Covid-19 au Yémen

En raison de la détérioration du réseau de l’approvisionnement en eau et de la stagnation de l’eau, les organismes humanitaires redoutent l’apparition ou l’aggravation de maladies telles que la malaria et le choléra. « Déjà, plus de 110.000 cas de suspicion de choléra ont été enregistrés dans tout le Yémen depuis janvier de cette année », a d’ailleurs relevé M. Laerke.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), six cas de Covid-19 ont été confirmés au Yémen. Le Coordinateur humanitaire de l’ONU a récemment mis en garde sur les risques d’une propagation rapide du nouveau coronavirus, en raison « des faibles niveaux d’immunité générale et d’un système de santé fragile ».

En attendant, « de nombreux programmes offrent aux Yéménites leur meilleure chance d’éviter l’infection du Covid-19, notamment par la fourniture d’eau propre, d’installations sanitaires et d’un accès aux soins de santé », a ajouté M. Laerke.

Outre la prévention sur le Covid-19, les campagnes de sensibilisation misent également sur des maladies telles que le choléra et la dengue et Covid-19. Elles sont menées dans plusieurs endroits du Yémen par le biais de radios communautaires ou sur les médias sociaux.

Malgré des ressources très limitées, les organisations humanitaires répondent aux besoins des communautés touchées par les inondations dans tout le pays en fournissant de la nourriture, de l’eau potable, des abris et des articles non alimentaires.

À Aden, par exemple, les 25 sites accueillant près de 2.000 familles déplacées ont reçu des kits d’hygiène. Une aide alimentaire est également en cours. Dans la ville de Sanaa, une aide en espèces et des kits d’hygiène ont été fournis aux familles touchées.

Selon l’ONU, le Yémen reste la plus grande opération humanitaire au monde. Et chaque mois, les organismes humanitaires viennent en aide à plus de 13 millions de personnes.