L'actualité mondiale Un regard humain

Climat : le chef de l’ONU appelle à construire un monde plus résilient une fois la pandémie terminée

Effets du changement climatique: la montagne Tunari dans la chaîne des Andes, en Bolivie, était recouverte de neige la plupart de l'année, et était une importante source d'eau. Actuellement, la neige n'est présente que quelques semaines par an.
Photo: ONU/Robert Brockmann
Effets du changement climatique: la montagne Tunari dans la chaîne des Andes, en Bolivie, était recouverte de neige la plupart de l'année, et était une importante source d'eau. Actuellement, la neige n'est présente que quelques semaines par an.

Climat : le chef de l’ONU appelle à construire un monde plus résilient une fois la pandémie terminée

Climat et environnement

Alors que la pandémie de Covid-19 a exposé la fragilité de la planète aux chocs mondiaux, tels que les maladies ou la crise climatique, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, appelle à construire un avenir meilleur pour tous, en protégeant la planète, en améliorant la santé, en réduisant les inégalités et en redynamisant les économies en difficulté.

« Ce sont des jours sombres, mais ils ne sont pas sans espoir. Nous avons une fenêtre d'opportunité rare et courte pour reconstruire notre monde pour le mieux. Utilisons la reprise après la pandémie pour jeter les bases d'un monde sûr, sain, inclusif et plus résilient pour tous », a déclaré M. Guterres devant les participants du Dialogue de Petersberg sur le climat.

Cette réunion virtuelle de deux jours rassemble des ministres de 30 pays et est co-organisée par l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui préside la prochaine Conférence des Nations Unies sur le climat (COP26).

Face à la pandémie de Covid-19, António Guterres a estimé que la seule réponse « est un leadership courageux, visionnaire et collaboratif ». « Le même leadership est nécessaire pour faire face à la menace existentielle imminente du bouleversement climatique », a-t-il ajouté.

Six actions pour le climat

Le Secrétaire général de l’ONU a proposé six actions pour façonner la reprise :  

•    Alors que des milliers de milliards de dollars sont dépensés pour se relever du Covid-19, il faut créer de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises dans le cadre d’une transition propre et verte. Les investissements doivent accélérer la décarbonisation de tous les aspects de l’économie.

•    Lorsque l’argent des contribuables est utilisé pour sauver des entreprises, il doit créer des emplois verts et une croissance durable et inclusive. Il ne doit pas renflouer des industries obsolètes, polluantes et à forte intensité de carbone.

•    La puissance de feu budgétaire doit faire passer les économies du gris au vert, en rendant les sociétés et les personnes plus résilientes grâce à une transition qui est juste pour tous et ne laisse personne de côté.

•    Les fonds publics devraient investir dans l'avenir, en s’orientant vers des secteurs et des projets durables qui contribuent à l'environnement et au climat. Les subventions aux combustibles fossiles doivent cesser, le carbone doit avoir un prix et les pollueurs doivent payer pour leur pollution.

•    Le système financier mondial, lorsqu'il façonne les politiques et les infrastructures, doit tenir compte des risques et des opportunités liés au climat. Les investisseurs ne peuvent pas continuer à ignorer le prix que la planète paie pour une croissance non durable.

•    Pour résoudre les deux urgences, il faut travailler ensemble en tant que communauté internationale. Comme le coronavirus, les gaz à effet de serre ne respectent aucune frontière. L'isolement est un piège. Aucun pays ne peut réussir seul.

Le Secrétaire général a rappelé qu’il existait déjà un cadre d'action avec le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et l'Accord de Paris sur le changement climatique. « À cette fin, je demande à tous les pays de préparer des plans d'action nationaux pour le climat améliorés et des stratégies pour atteindre zéro émission nette d'ici 2050 », a-t-il dit.

Dans une tribune intitulée ‘Un temps pour sauver les malades et sauver la planète’ et publiée dans le quotidien américain The New York Times, le chef de l’ONU note que la COP26, qui devait avoir lieu en novembre 2020 à Glasgow, a été reportée à 2021 en raison de la pandémie. 

Malgré ce report, « nous ne pouvons pas nous permettre de fléchir sur l'action climatique ou de réduire l'ambition », écrit-il.

« Nous devons agir maintenant pour lutter contre le coronavirus à l'échelle mondiale et, en même temps, poursuivre une action climatique ambitieuse immédiatement pour un monde plus propre, plus vert, plus prospère et plus équitable », ajoute-t-il.