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L’ONU, le FMI et la Banque mondiale se mobilisent pour l'Afrique et réclament une solidarité exceptionnelle

Des chauffeurs de taxi sans emploi pendant la crise d'Ebola, au Libéria 2014. La crise du Covid-19 menace de toucher de manière disproportionnée les pays en développement avec des pertes de revenus qui devraient dépasser 220 milliards de dollars.
PNUD/Morgana Wingard
Des chauffeurs de taxi sans emploi pendant la crise d'Ebola, au Libéria 2014. La crise du Covid-19 menace de toucher de manière disproportionnée les pays en développement avec des pertes de revenus qui devraient dépasser 220 milliards de dollars.

L’ONU, le FMI et la Banque mondiale se mobilisent pour l'Afrique et réclament une solidarité exceptionnelle

Développement durable (ODD)

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réclamé vendredi « une solidarité exceptionnelle » avec l’Afrique pour l’aider à affronter la pandémie de Covid-19 et ses conséquences sanitaires, sociales et économiques, lors d’un événement virtuel de haut niveau organisé par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). 

« Des moments exceptionnels exigent une solidarité exceptionnelle. L'un des tests les plus importants de cette solidarité mondiale est de se mobiliser avec l'Afrique pour une prospérité partagée du continent et du monde », a dit le chef de l’ONU lors de cet événement intitulé ‘Se mobiliser avec l’Afrique’ et auquel participait également l’Union africaine.

Il a salué les mesures prises par le continent africain face à la pandémie et a déclaré partager l’appel de nombreux dirigeants africains qui soulignent que c’est en gagnant la bataille contre le virus en Afrique qu’il sera possible de mettre fin à la pandémie partout dans le monde.

Le Secrétaire général a noté qu’en Afrique, les ménages et les entreprises subissaient des problèmes de liquidité et d'autres pressions avant même que le virus ne s'installe sur le continent. « La crise du développement a déjà frappé avant la crise sanitaire, mais maintenant les pays devront lutter contre les deux, avec des millions d’Africains supplémentaires plongés dans la pauvreté », a-t-il souligné.

M. Guterres a rappelé que pour faire face aux conséquences économiques et sociales dévastatrices, il a demandé depuis le début un ensemble de réponses globales représentant un pourcentage à deux chiffres du produit intérieur brut mondial.

S’agissant de l’Afrique, cela demande de mobiliser tous les partenaires, a-t-il estimé. Il a salué les mesures prises par le FMI et la Banque mondiale mais il a jugé qu’il fallait faire plus. Alléger la dette est absolument crucial, selon lui, et il a salué les mesures prises par le G20.

« C’est un début. Mais la gravité de la crise exige plus. De nombreux pays en développement sont très vulnérables et sont déjà surendettés, ou le deviendront avec la récession mondiale », a noté le Secrétaire général.

En Afrique, le ratio moyen de la dette par rapport au PIB est passé de 39,5% en 2011 à 61,3% en 2019.

Le chef de l’ONU propose un cadre global en trois phases sur cette question de la dette :

•    Premièrement, un blocage global de la dette pour tous les pays en développement qui n'ont pas accès aux marchés financiers et ne peuvent pas rembourser leur dette.

•    Deuxièmement, des options plus complètes vers la soutenabilité de la dette avec des instruments tels que des échanges de dette et un mécanisme de dette pour les objectifs de développement durable.

•    Troisièmement, régler les problèmes structurels de l'architecture de la dette internationale pour éviter les défauts de paiement menant à des crises financières et économiques prolongées.