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Yémen : l’envoyé de l’ONU espère un accord sur un cessez-le-feu très bientôt

Une réunion à distance du Conseil de sécurité des Nations Unies est facilitée par le personnel des Nations Unies dans les studios du siège.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Une réunion à distance du Conseil de sécurité des Nations Unies est facilitée par le personnel des Nations Unies dans les studios du siège.

Yémen : l’envoyé de l’ONU espère un accord sur un cessez-le-feu très bientôt

Paix et sécurité

L’Envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a indiqué jeudi au Conseil de sécurité qu’il espérait un accord très bientôt entre belligérants sur un cessez-le-feu dans tout le pays et sur des mesures humanitaires et économiques. 

« La menace du Covid-19 a galvanisé les efforts des Yéménites et de la communauté internationale pour arriver à la paix », a déclaré M. Griffiths lors d’une visioconférence avec les membres du Conseil.

Il a rappelé que le 25 mars le Secrétaire général de l’ONU avait lancé un appel urgent à la fin immédiate des hostilités au Yémen. Cet appel a été accueilli de manière positive par le gouvernement du Yémen, qui est soutenu par une coalition menée par l’Arabie saoudite, et par les rebelles houthis.

Le 8 avril, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a annoncé un cessez-le-feu unilatéral pour une période initiale de deux semaines.

« Tous les regards sont désormais tournés vers les parties au conflit. C'est le moment de prendre des décisions difficiles », a noté ce jeudi M. Griffiths.

À la suite de l'appel du Secrétaire général, il a présenté des propositions aux deux parties. La première sur un accord de cessez-le-feu à l'échelle nationale. La seconde sur des mesures humanitaires et économiques.

« Au cours des deux dernières semaines, nous avons été en constante négociation avec les parties sur les textes de ces accords. Nous attendons d'elles qu'elles se mettent d'accord sur ces accords et qu'elles les adoptent officiellement dans un avenir très proche. Le rythme de ces négociations n'a pas été entravé par la nécessité de les mener virtuellement », a souligné l’envoyé de l’ONU.

« Nous faisons de très bons progrès dans le but d’arriver à un consensus sur les propositions, en particulier sur le principe d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale », a-t-il ajouté.

Poursuite d'activités militaires

Martin Griffiths a toutefois regretté que des activités militaires se poursuivent en certains endroits. « Je crains que cela ne se poursuive jusqu'à ce que nous obtenions un accord sur les propositions de l'ONU, y compris un cessez-le-feu national. Mareb reste le centre de gravité de cette guerre, mais pas le seul théâtre. Le plus tôt nous pourrons arrêter les combats, le mieux ce sera », a-t-il dit.

De son côté, le chef de l’humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock, a souligné devant le Conseil de sécurité que le Covid-19 présentait une occasion unique de relancer le processus politique et de progresser vers la paix au Yémen et que si cela ne produisait pas, la pandémie risquait d’avoir de graves répercussions dans ce pays.
« Plus de cinq ans de guerre ont gravement dégradé l’infrastructure sanitaire du Yémen, épuisé le système immunitaire des populations et accru les vulnérabilités aiguës », a-t-il noté.

« En conséquence, les épidémiologistes avertissent que le Covid-19 au Yémen pourrait se propager plus rapidement, plus largement et avec des conséquences plus meurtrières que dans de nombreux autres pays ».

« En d'autres termes, nous manquons de temps », a prévenu M. Lowcock.