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Le virus n'a pas de frontière, la musique non plus

Aldo Sebastián Cicchini, violoniste de l'orchestre de la RAI, joue sur un balcon à Milan, en Italie, pendant le Covid-19.
Photo : Ana Mazzeo
Aldo Sebastián Cicchini, violoniste de l'orchestre de la RAI, joue sur un balcon à Milan, en Italie, pendant le Covid-19.

Le virus n'a pas de frontière, la musique non plus

Culture et éducation

 Aujourd'hui est célébrée la Journée mondiale de l'art de l'UNESCO. Alors que les villes sont bouclées, que la mobilité est limitée et que des mesures de distanciation sociale sont prises pendant la pandémie de Covid-19, la musique continue de dépasser les frontières.       

À Milan, en Italie, Aldo Sebastián Cicchini, un violoniste de l'orchestre de la Radiotelevisione Italiana (RAI) a raconté à ONU Info son expérience pendant l'épidémie de Covid-19.

Au début, il travaillait sur un projet au théâtre de la Scala, l'un des opéras les plus prestigieux et historiques d'Italie. Mais après que des cas positifs y ont été confirmés, le théâtre a été fermé depuis fin février.

« Je travaillais dans mon orchestre. J'avais un contrat de deux mois avec le théâtre de la Scala, ici à Milan. Un jour, ils nous ont dit qu'ils avaient trouvé un cas positif de coronavirus à l'intérieur du théâtre », se souvient Aldo Sebastián Cicchini. « Nous avons commencé la quarantaine, le confinement avant tout le pays ».

« Tout le monde s'est arrêté, l'opéra, le cinéma, le théâtre et tout », fait observer le violoniste. « Nous sommes très inquiets de ce que sera la vie après cela ».

Aldo a commencé à faire des concerts en direct sur Facebook le 13 mars. Au même moment, un de ses collègues de l'orchestre a appelé chaque musicien en Italie à ouvrir la fenêtre ou à se rendre sur son balcon pour se produire.

Depuis, tous les jours à 18h, le son d'un violon se fait entendre sur un balcon du centre-ville de Milan.

« C’était une soirée très froide. C'était tellement étrange parce que la plupart des voisins ne savaient pas que je jouais du violon (…). J'y suis allé très timide quand j'ai commencé à jouer. Après deux minutes, tout le monde était dans l'obscurité. Ils étaient si heureux, souriants et quand j'ai fini, ils ont applaudi, ils en voulaient plus. J'ai joué deux morceaux et après trois, ils en voulaient de plus en plus. Je leur ai dit, si vous voulez, voyons demain à la même heure », raconte-t-il.

Un violon.
Photo :Unsplash/Brandon Ong
Un violon.

La musique peut rapprocher les gens

Sur le balcon, la musique jouée par Aldo comprend des pièces célèbres de différents pays, telles que Imagine de John Lennon. Bien que l'effet sonore sur le balcon ne soit pas aussi bon que dans la salle de concert, il estime qu'en ce moment d'isolement, la musique rapproche les gens. 

« Je pense que dans des moments comme celui-ci, la musique et tous les arts sont très, très importants (…) La musique nous unit comme une partie de quelque chose de plus grand que nous. Je pense que c'est très important pour cela. Ici, dans mon immeuble, à chaque fois que je jouais, malgré la distance qui nous séparait, nous nous sentions plus proches. C'est plus comme un sentiment que nous sommes une équipe, nous allons de l'avant ensemble. Et c'est le pouvoir de la musique. Ça peut unir les gens, et pendant cette période où je jouais tous les jours, j'étais la compagnie de gens qui vivent seuls. Il y a une femme âgée, elle était seule. À ce moment, à 18 heures, elle avait quelque chose à faire, donc c'était comme un rendez-vous pour chacun de nous », dit-il.

Après avoir accompagné des gens avec sa musique dans les moments les plus difficiles de l'épidémie, il se produit maintenant plusieurs fois par semaine au lieu de tous les jours.