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Cinq raisons qui expliquent le rôle essentiel de l'OMS pour lutter contre le Covid-19

Dépistage de passagers à l'aéroport de Brazzaville, en République du Congo.
Photo OMS/D. Elombat
Dépistage de passagers à l'aéroport de Brazzaville, en République du Congo.

Cinq raisons qui expliquent le rôle essentiel de l'OMS pour lutter contre le Covid-19

Santé

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'agence sanitaire des Nations Unies, joue un rôle crucial dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, depuis que les premiers cas ont été identifiés dans la ville chinoise de Wuhan en décembre. Lors d'une conférence de presse tenue mercredi, le chef de l'OMS, Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a présenté cinq moyens par lesquels l'agence mène la réponse mondiale.

1) Aider les pays à se préparer et à réagir

L'OMS a publié un plan stratégique de préparation et d'intervention face au Covid-19, qui identifie les principales actions que les pays doivent entreprendre et les ressources nécessaires pour les mener à bien.

Ce plan, qui est mis à jour à mesure que des informations et des données nouvelles améliorent la compréhension par l'OMS des caractéristiques du virus et de la manière d'y répondre, sert de guide pour l'élaboration de plans spécifiques aux pays.

Les six bureaux régionaux et les 150 bureaux pays de l'agence sanitaire travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements du monde entier pour préparer leurs systèmes de santé aux ravages du Covid-19 et pour réagir efficacement lorsque des cas arrivent et commencent à se multiplier.

Avec ses partenaires, l'OMS a créé le Fonds de solidarité Covid-19, afin de garantir que les patients reçoivent les soins dont ils ont besoin et que les travailleurs sur le terrain reçoivent les fournitures et les informations essentielles, et d'accélérer la recherche et le développement d'un vaccin et de traitements pour tous ceux qui en ont besoin. 

Grâce aux dons des gouvernements, du secteur privé et des particuliers, plus de 800 millions de dollars ont été promis ou reçus jusqu'à présent pour la réponse. 

 Le personnel médical de l'hôpital Mount Sinai à Astoria, à New York, attend d'être testé pour le coronavirus.
Photo : ONU/Evan Schneider
 Le personnel médical de l'hôpital Mount Sinai à Astoria, à New York, attend d'être testé pour le coronavirus.

2) Fournir des informations précises, briser les mythes dangereux

L'Internet est inondé d'informations sur la pandémie, certaines utiles, d'autres fausses ou trompeuses. Au milieu de cette « infodémie », l'OMS produit des conseils précis et utiles qui peuvent aider à sauver des vies.

Il s'agit notamment d'une cinquantaine de conseils techniques destinés au public, aux professionnels de la santé et aux pays, avec des indications fondées sur des données probantes concernant chaque élément de la riposte, et de faire exploser des mythes dangereux.

L'agence de santé bénéficie de l'expertise d'un réseau mondial de professionnels de la santé et de scientifiques, notamment d'épidémiologistes, de cliniciens et de virologistes, afin de garantir que la réponse soit aussi complète, autorisée et représentative que possible.

Pour s'assurer que les informations sont correctes et utiles, l'OMS a mis en place une équipe chargée de donner à chacun accès à des conseils opportuns, précis et faciles à comprendre, provenant de sources fiables. En outre, des rapports de situation quotidiens et des points de presse, ainsi que des réunions d'information avec les gouvernements, permettent de tenir le monde informé des dernières données, informations et preuves. 

De nombreuses sociétés de médias sociaux et de technologie travaillent en étroite collaboration avec l'OMS pour faciliter la circulation d'informations fiables, notamment Instagram, Linkedin et TikTok ; et les chatbots sur les plateformes Whatsapp et Viber ont attiré des millions d'adeptes, qui envoient des mises à jour et des rapports en temps utile.

Les articles médicaux donnés en Italie pour lutter contre l'épidémie de coronavirus sont préparés pour être envoyés en Chine.
PAM
Les articles médicaux donnés en Italie pour lutter contre l'épidémie de coronavirus sont préparés pour être envoyés en Chine.

3) Veiller à ce que les fournitures vitales parviennent aux travailleurs de santé

Les équipements de protection individuelle sont essentiels pour que les professionnels de la santé puissent sauver des vies, y compris les leurs. 

À ce jour, l'OMS a expédié plus de deux millions d'équipements de protection individuelle à 133 pays et se prépare à en expédier deux autres millions dans les semaines à venir. Plus d'un million de tests de diagnostic ont été expédiés dans 126 pays, dans toutes les régions, et d'autres sont en cours d'approvisionnement.

Toutefois, il en faut bien davantage, et l'OMS travaille avec la Chambre de commerce internationale, le Forum économique mondial et d'autres acteurs du secteur privé pour accélérer la production et la distribution de fournitures médicales essentielles.

Le 8 avril, l'OMS a lancé une « Équipe spéciale de la chaîne d'approvisionnement Covid-19 des Nations Unies », qui vise à accroître considérablement la fourniture d'équipements de protection essentiels là où ils sont nécessaires.

4) Formation et mobilisation des travailleurs de la santé

L'OMS vise à former des millions de travailleurs de la santé, via sa plateforme OpenWHO

Grâce à cet outil en ligne, l'agence onusienne et ses principaux partenaires transfèrent des connaissances vitales au personnel sur le terrain.

Les utilisateurs participent à un réseau mondial d'apprentissage social, basé sur des cours et du matériel interactifs en ligne couvrant une variété de sujets. OpenWHO sert également de forum pour le partage rapide de l'expertise en matière de santé publique, ainsi que pour des discussions approfondies et un retour d'information sur des questions clés. 

À ce jour, plus de 1,2 million de personnes se sont inscrites dans 43 langues.

Les pays bénéficient également du soutien d'experts, déployés dans le monde entier par le réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie (GOARN) de l'OMS. Lors des épidémies, le réseau veille à ce que les compétences et l'expertise technique appropriées soient présentes sur le terrain, là où elles sont le plus nécessaire et au moment opportun.

Les équipes médicales d'urgence constituent également une part importante du personnel de santé mondial. Ces équipes sont hautement qualifiées et autosuffisantes et sont envoyées dans des endroits identifiés comme étant des zones de catastrophe ou d'urgence.

Des chercheurs à travers le monde tentent de trouver un vaccin contre le coronavirus.
Photo : ONU/Loey Felipe
Des chercheurs à travers le monde tentent de trouver un vaccin contre le coronavirus.

5) La recherche d'un vaccin

Les laboratoires de nombreux pays effectuent déjà des tests qui, on l'espère, aboutiront à un vaccin. 

Pour tenter d'encadrer ces efforts, l'OMS a réuni en février dernier 400 des plus grands chercheurs du monde afin d'identifier les priorités de recherche.

L'agence a lancé un « essai de solidarité », un essai clinique international auquel participent 90 pays, pour aider à trouver un traitement efficace. L'objectif est de découvrir rapidement si les médicaments existants peuvent ralentir la progression de la maladie ou améliorer la survie.

Pour mieux comprendre le virus, l'OMS a élaboré des protocoles de recherche qui sont utilisés dans plus de 40 pays, de manière coordonnée, et quelque 130 scientifiques, bailleurs de fonds et fabricants du monde entier ont signé une déclaration dans laquelle ils s'engagent à travailler avec l'OMS pour accélérer la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19.

Aider les plus pauvres et les plus vulnérables

Lors de son point de presse du 8 avril, M. Tedros a déclaré que l'OMS participe à de nombreuses autres initiatives et actions, qui relèvent toutes de ces cinq piliers essentiels.

L'objectif de l'agence, a-t-il dit, est de « travailler avec les pays et avec les partenaires pour rassembler le monde afin de faire face ensemble à cette menace commune ».

Une préoccupation particulière, a-t-il ajouté, concerne les plus pauvres et les plus vulnérables du monde, dans tous les pays, et l'OMS s'est engagée à « servir tous les peuples du monde avec équité, objectivité et neutralité ».