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Le HCR alerte sur le manque chronique de ressources qui contribue à une nouvelle crise au Burkina Faso

Zore Yusef partage un repas avec un de ses enfants. Le conflit armé a forcé sa famille à fuir la région nord du Burkina Faso.
Photo : PAM/Marwa Awad
Zore Yusef partage un repas avec un de ses enfants. Le conflit armé a forcé sa famille à fuir la région nord du Burkina Faso.

Le HCR alerte sur le manque chronique de ressources qui contribue à une nouvelle crise au Burkina Faso

Aide humanitaire

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a prévenu mardi que davantage de vies humaines sont menacées dans deux régions au Burkina Faso où des centaines de milliers de personnes déplacées sont forcées de dormir en plein air.

« Environ 350.000 personnes ont d’urgence besoin d’un abri décent et d’eau en quantité suffisante pour les aider à faire face aux conditions désertiques dans des régions reculées au Burkina Faso. Le regain d’insécurité génère chaque jour davantage de personnes déplacées », a souligné un porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d’une conférence de presse à Genève.

Le HCR était déjà alarmé par la pénurie chronique de fonds qui risque de créer une catastrophe humanitaire majeure. La pandémie de coronavirus aggrave encore cette combinaison complexe de crises.

« Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour éviter encore davantage de souffrances. Les civils ont désespérément besoin d’abris dans des localités reculées où ils sont confrontés à de rudes conditions climatiques. Nous appelons toutes les organisations d’aide humanitaire à accroître les ressources », a dit le porte-parole du HCR.

Le Burkina Faso est actuellement le théâtre d’une crise de déplacement à la croissance la plus rapide au monde, avec près de 840.000 personnes qui sont devenues des déplacés internes à cause du conflit et de la sécheresse au cours des 16 derniers mois. Près de 60.000 personnes ont été déplacées durant le seul mois de mars.

Malgré le déploiement accru des forces de sécurité, les groupes armés continuent de semer le chaos dans les régions du Centre-Nord et du Sahel au Burkina Faso, attaquant tant les forces de police et les militaires que les civils, les écoles, les centres de santé, les enseignants et les travailleurs de santé.

Le HCR travaille avec les autorités locales et ses partenaires humanitaires pour fournir rapidement des abris et des articles de secours aux personnes déplacées mais, du fait de l’insécurité croissante et de ressources limitées, il sera difficile d’atteindre toutes les personnes dans le besoin.

Le pays est également confronté à la pandémie de coronavirus

L’insécurité généralisée a un impact négatif sur le travail des organisations humanitaire car elle entrave sévèrement leur accès aux personnes dans le besoin.

Le système de santé du Burkina Faso est considérablement affecté, alors que le pays est également confronté à la pandémie de coronavirus. Les frontières sont fermées depuis la semaine dernière, et la circulation est désormais limitée depuis et vers les villes où des cas de coronavirus ont été confirmés.

« Tout en intensifiant ses efforts au Sahel pour assurer la protection des personnes qui ont fui la violence, le HCR adapte également ses opérations sur le terrain en appui aux efforts nationaux d’urgence à la situation d’urgence de santé publique pour inclure les réfugiés, les personnes déplacées et les communautés qui les accueillent », a dit M. Baloch.

« Nous avons déjà fourni des abris à environ 50.000 personnes déplacées et le travail se poursuit 24 heures sur 24 pour couvrir tous les besoins.

Le manque d’eau dans la région du Sahel constitue également un défi majeur. Le HCR construit des installations pour stocker jusqu’à 15.000 litres d’eau près de la ville de Dori dans la région du Sahel, alors que le travail se poursuit avec les autorités locales pour permettre le raccordement des sites de déplacés au réseau national d’approvisionnement en eau », a-t-il ajouté.