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Soutiens à un cessez-le-feu mondial : les mots doivent être traduits en actes, déclare le chef de l’ONU

Masha Khromchenko se tient debout dans une salle de classe de maternelle qui a été directement touchée par un obus dans la région de Louhansk, en Ukraine. (archive : 23 septembre 2018)
UNICEF/Christopher Morris
Masha Khromchenko se tient debout dans une salle de classe de maternelle qui a été directement touchée par un obus dans la région de Louhansk, en Ukraine. (archive : 23 septembre 2018)

Soutiens à un cessez-le-feu mondial : les mots doivent être traduits en actes, déclare le chef de l’ONU

Paix et sécurité

Dix jours après avoir lancé un appel à un cessez-le-feu mondial immédiat pour se focaliser sur la lutte contre la pandémie de Covid-19, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est félicité vendredi que des belligérants dans plusieurs zones de conflit aient entendu cet appel mais a estimé que ces mots devaient se traduire en actes.

« L'appel à un cessez-le-feu mondial résonne dans le monde entier. L'appel a été approuvé par un nombre croissant d'États membres, quelques 70 à ce jour, par des partenaires régionaux, des acteurs non étatiques, des réseaux et organisations de la société civile et par tous les Messagers de la paix des Nations Unies et Défenseurs des objectifs de développement durable », a noté M. Guterres lors d’une conférence de presse virtuelle pour présenter une mise à jour sur l’impact de cet appel à un cessez-le-feu.

« Des chefs religieux - y compris le pape François - ont ajouté leur voix morale en faveur d'un cessez-le-feu mondial, tout comme des citoyens à travers une mobilisation populaire en ligne », a-t-il ajouté.

Le chef de l’ONU a surtout noté qu’un nombre important de belligérants ont entendu l'appel, notamment au Cameroun, en République centrafricaine, en Colombie, en Libye, au Myanmar, aux Philippines, au Soudan du Sud, au Soudan, en Syrie, en Ukraine et au Yémen.

Mais le Secrétaire général a admis qu’il y avait « une énorme distance entre les déclarations et les actes ».

« Les difficultés de mise en œuvre sont énormes, car les conflits se sont multipliés depuis des années, la méfiance est profonde », a-t-il ajouté. « Nous savons que tout gain initial est fragile et facilement réversible ».

Conférence de presse virtuelle du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, pour faire le point sur son appel à un cessez-le-feu mondial.
Photo : ONU/Loey Felipe
Conférence de presse virtuelle du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, pour faire le point sur son appel à un cessez-le-feu mondial.

Des conflits se sont intensifiés

Le chef de l’ONU a noté que dans bon nombre des situations les plus critiques, aucune interruption des combats n’a été constatée et certains conflits se sont même intensifiés.

Dans ce contexte, le Secrétaire général juge nécessaire de solides efforts diplomatiques pour relever ces défis. « Pour faire taire les armes, nous devons élever les voix pour la paix », a-t-il dit.

Il a précisé que ses Représentants spéciaux et Envoyés spéciaux, et dans certaines circonstances, les Coordonnateurs résidents, sont en contact avec des belligérants pour obtenir un cessez-le-feu sur le terrain.

Il a pris pour exemple les efforts diplomatiques faits au Yémen, en Syrie, en Libye et en Afghanistan.

« Dans toutes ces circonstances extrêmement difficiles, je lance un appel spécial à tous les pays qui ont une influence sur les belligérants pour qu’ils fassent tout leur possible pour que le cessez-le-feu devienne réalité », a conclu le Secrétaire général. « J'appelle tous ceux qui peuvent faire la différence à faire la différence : exhorter et faire pression sur les combattants du monde entier pour qu'ils déposent leurs armes ».