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Le Covid-19 ne doit pas servir de prétexte pour attaquer et exclure les minorités (expert)

Le métro de New York pendant la pandémie de Covid-19.
Photo Melissa Ganz
Le métro de New York pendant la pandémie de Covid-19.

Le Covid-19 ne doit pas servir de prétexte pour attaquer et exclure les minorités (expert)

Droits de l'homme

L’exploitation des craintes liées à la pandémie de Covid-19 par des groupes et des responsables politiques pour faire des minorités des boucs émissaires entraîne une augmentation alarmante des abus verbaux et physiques contre les Chinois et d’autres minorités, a mis en garde ce lundi un expert indépendant de l’ONU.

« Le Covid-19 n’est pas seulement un problème de santé, il peut aussi être un virus qui exacerbe la xénophobie, la haine et l’exclusion », a déclaré Fernand de Varennes, Rapporteur spécial des Nations unies sur les questions relatives aux minorités.

L’expert de l’ONU a exprimé son inquiétude face aux nombreux rapports de xénophobie et d’exclusion des minorités dans différentes parties du monde, allant des appels à refuser l’accès aux soins médicaux aux migrants sans papiers à l’absence d’informations sur la pandémie dans les langues minoritaires, y compris les langues des signes.

L’expert indépendant onusien note que des informations font état « d’agressions physiques de Chinois et d’autres Asiatiques ». Il y a également « des discours haineux blâmant les minorités, notamment les Roms et les Hispaniques, pour la propagation du virus » ou de responsables politiques demandant que les migrants se voient refuser l’accès aux services médicaux.

Messages de soutien avec le hashtag « #JeNeSuisPasUnVirus »

Tous ces actes discriminatoires ou xénophobes montrent que « les États doivent souligner d’urgence que les droits humains de chacun, en particulier des plus vulnérables et des plus marginalisés, doivent être protégés ».

« Des millions d’individus, en particulier les minorités et les peuples autochtones, n’ont peut-être pas accès à ce qui est sans doute le message de santé publique le plus important depuis des générations », a ajouté M. de Varennes.

Or les plus vulnérables du monde sont souvent les derniers à demander de l’aide. Dans ces conditions, l’expert indépendant appelle la communauté internationale et les États à travailler en étroite collaboration pour les informer, les aider et les protéger. Il s’agit de leur fournir des soins de santé publique essentiels, ainsi que de faire appliquer les mesures de protection contre les violences physiques et les discours haineux.

Pour combattre l’épidémie, le Rapporteur spécial est d’avis qu’il faut « s’attaquer à ses aspects les plus sombres ». « Il est urgent et nécessaire que les États et nous tous prenions des mesures fermes pour sauvegarder les droits humains des plus vulnérables et marginalisés, y compris les minorités, les communautés autochtones et les migrants », a relevé l’expert.

Une façon de rappeler que l’épidémie de coronavirus met en danger la santé de chacun d’entre nous, sans distinction de langue, de religion ou d’origine ethnique. Mais certains sont plus vulnérables que d’autres. 

« Nous pouvons tous prendre des mesures pour résister à cette montée des discours discriminatoires et haineux contre les minorités asiatiques et autres dans les médias sociaux, notamment en joignant nos voix dans des messages de soutien avec le hashtag {#JeNeSuisPasUnVirus}», a conclu le Rapporteur spécial.