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Coronavirus au Sénégal : Dakar au lendemain du couvre-feu

A Dakar, au Sénégal, au lendemain du couvre-feu instauré face au coronavirus, l'avenue Lamine Guèye est quasiment vide.
CINU Dakar/William Bougaire
A Dakar, au Sénégal, au lendemain du couvre-feu instauré face au coronavirus, l'avenue Lamine Guèye est quasiment vide.

Coronavirus au Sénégal : Dakar au lendemain du couvre-feu

Santé

Les autorités sénégalaises sont passées à la vitesse supérieure cette semaine dans la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19 en instaurant l’état d’urgence avec un couvre-feu sur l’étendue du territoire national, le 23 mars dernier. Depuis son entrée en vigueur, les mouvements à Dakar se réduisent, raconte le Centre d'information des Nations Unies.

Dans les rues de Dakar, ce n’est pas l’ambiance des grands jours. Etat d’urgence et couvre-feu obligent. Les rues se sont vidées. Le brouhaha habituel de la capitale sénégalaise a fait place à un calme inhabituel à certains endroits. La mobilité des Dakarois semble être considérablement réduite.

Adama Diallo est « boutiquier » a Dakar, au Senegal.  Il tient une petite épicerie de vente au détail dans le quartier de Ouakam.
CINU Dakar/Ousmane Drabo

Adama Diallo tient une petite épicerie de vente au détail dans le quartier de Ouakam. S’il s’est plié aux mesures décidées par les autorités, il estime que la première nuit de couvre-feu a perturbé la bonne marche de son commerce.

« On a été obligé de fermer notre boutique un peu tôt à cause du couvre-feu. Pourtant, c’est surtout la nuit que les gens achètent beaucoup ici », affirme-t-il.

A Dakar, les avis sont partagés en ce qui concerne l’instauration du couvre- feu. Pour Babacar Gueye, un boulanger travaillant dans le même quartier, il vaut mieux ne pas y déroger.

« On est obligé de respecter les mesures car si la maladie se répand à cause de nos comportements, on risque de tous mourir ici à Dakar. Il faut que les gens respectent », déclare-t-il.

« Nous à la boulangerie ça n’a pas tellement d’impact sur nous, parce que les gens anticipent leurs consommations. Donc, ils viennent acheter plus tôt pour le soir ou le lendemain matin », ajoute Babacar Gueye dans un français approximatif.

Au lendemain du premier jour du couvre-feu au Sénégal, mercredi 25 mars, le constat général est que celui-ci a été respecté en grande partie.

Des images circulant sur les réseaux sociaux et dans la presse du montrent des rues vides et des forces de l’ordre déployées sur le terrain pour faire respecter l’interdiction de circulation de 20 heures à 6 heures du matin.

Du reste, le gouvernement sénégalais a rappelé aux organisations internationales  présentes sur son territoire que « conformément à l’esprit de la loi 69 – 29 du 29 avril 1969, l’état d’urgence est un régime de légalité destiné, en ces périodes de crise généralisée, à mettre à la disposition du gouvernement et des autorités administratives des pouvoirs nécessaires pour faire face à la grave situation sanitaire qui menace de nombreux pays ».

Reportage de Minielle Barro du Centre d’information des Nations Unies (CINU) à Dakar