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Iran : l'AIEA s’inquiète d’éventuelles activités nucléaires non déclarées

Le Directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, lors d'une conférence de presse (archive)
Dean Calma/AIEA
Le Directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, lors d'une conférence de presse (archive)

Iran : l'AIEA s’inquiète d’éventuelles activités nucléaires non déclarées

Paix et sécurité

Les capacités nucléaires de l’Iran sont revenues au centre de l’actualité lundi, alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a dit qu’elle craignait d’éventuelles « matières nucléaires non déclarées et activités liées au nucléaire non déclarées » dans des sites non enregistrés.

Cette situation fait suite à la déclaration de l'Iran le 5 janvier selon laquelle son programme nucléaire ne serait plus « soumis à aucune restriction dans le domaine opérationnel », en réponse à la décision des États-Unis en 2018 de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien et de réimposer des sanctions.

Dans un appel à l'Iran pour que le pays coopère avec l’agence onusienne, le Directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, a indiqué que l'Iran n'avait pas donné accès aux sites en question et n'avait pas clarifié certaines questions des inspecteurs.

« Cela affecte négativement la capacité de l'Agence à clarifier et à résoudre ces questions et à fournir une assurance crédible de l'absence de matières et d'activités nucléaires non déclarées en Iran », a déclaré M. Grossi. « J'appelle l'Iran à coopérer immédiatement et pleinement avec l'Agence, y compris en fournissant un accès rapide aux endroits spécifiés par l'Agence ».

Les règles régissant la surveillance du programme nucléaire iranien sont énoncées dans l’accord de 2015 appelé Plan d’action global conjoint (JCPOA). Cet accord a été approuvé par l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), ainsi que l'Allemagne et l'Union européenne.

L’accord garantit l’accès régulier de l’AIEA au programme nucléaire iranien, conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en 2015 visant à assurer l’application du JCPOA.

À la suite de la décision du gouvernement américain de se retirer de l'accord, en juillet 2019, l'Iran aurait violé sa limite de stocks d'uranium, annonçant son intention de continuer à enrichir l'uranium.

Dans un discours devant le Conseil des gouverneurs de l'AIEA lundi, M. Grossi a noté qu'en dépit des préoccupations, l'agence « n'a observé aucun changement dans la mise en œuvre par l'Iran de ses engagements liés au nucléaire dans le cadre du JCPOA en rapport avec cette annonce, ou dans le niveau de coopération par l'Iran en ce qui concerne les activités de vérification et de surveillance de l'Agence » dans le cadre de cet accord.

14 pays demandent l'aide de l'AIEA face au coronavirus

Par ailleurs, alors que l'épidémie de coronavirus continue de se propager dans le monde, l'AIEA a proposé d'utiliser la science pour lutter contre la transmission de la maladie.

M. Grossi a déclaré que les scientifiques des pays nécessitant une assistance recevraient une formation sur une technique utilisant des machines nucléaires qui peuvent identifier le virus avec précision « en quelques heures ».

Bien que l'agence ne soit pas impliquée dans le contrôle de la maladie de la même manière que l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « nous avons une expertise et une expérience qui aident à détecter les flambées de certaines maladies virales et à les diagnostiquer », a-t-il déclaré.

La première formation aura lieu dans les laboratoires de l’AIEA à Seibersdorf, en Autriche, dans quelques semaines.

À ce jour, l'agence a reçu des demandes officielles de soutien de la part de six pays d'Afrique, cinq de la région Asie-Pacifique et trois d'Amérique latine.

Par le passé, l'AIEA a aidé à répondre à des virus, notamment Ebola, Zika et la grippe porcine africaine.