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L’ONU lance un appel de fonds de 877 millions de dollars pour les réfugiés rohingyas

Une mère rohingya et son fils attendent dans un centre de nutrition dans le camp de réfugiés de Cox's Bazar au Bangladesh.
© HCR/Kamrul Hasan
Une mère rohingya et son fils attendent dans un centre de nutrition dans le camp de réfugiés de Cox's Bazar au Bangladesh.

L’ONU lance un appel de fonds de 877 millions de dollars pour les réfugiés rohingyas

Migrants et réfugiés

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé mardi un appel de fonds de 877 millions de dollars pour subvenir aux besoins d’environ un million de réfugiés rohingyas entassés dans des camps au sud-est du Bangladesh ainsi qu’aux communautés hôtes.

Cet appel de fonds vise à répondre aux besoins d’environ 855.000 réfugiés rohingyas du Myanmar et également à ceux de 444.000 Bangladais vulnérables dans les communautés qui les accueillent généreusement.

« Le monde doit rester solidaire envers les Rohingyas ainsi que le gouvernement et le peuple du Bangladesh qui continuent à les accueillir », a déclaré Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

Le monde doit rester solidaire envers les Rohingyas ainsi que le gouvernement et le peuple du Bangladesh qui continuent à les accueillir - Filippo Grandi, Haut-Commissaire du HCR

« Le plus important sera de faire participer les réfugiés, d’entendre leur voix ainsi que de comprendre leurs espoirs et leur vision de l’avenir », a ajouté M. Grandi.

L’année 2020 marque la troisième année d’exil pour la plupart des réfugiés rohingyas au Bangladesh, après leur fuite du Myanmar en 2017. Selon l’ONU, le soutien au plan conjoint 2020 d’aide aux réfugiés rohingyas est essentiel pour sauvegarder le bien-être des réfugiés rohingyas - à la fois aujourd’hui au Bangladesh et une fois qu’ils pourront retourner chez eux au Myanmar de façon sûre et durable.

L’accès à la nourriture, aux abris, à l’eau potable et aux installations d’assainissement représente plus de la moitié de l’appel global. Les besoins alimentaires représentent à eux seuls près du tiers. Les domaines de la santé, la protection, la gestion des sites, l’énergie et l’environnement demeurent essentiels pour assurer la sécurité et la dignité des réfugiés rohingyas et le bien-être des communautés locales bangladaises.

Les Rohingyas « veulent clairement rentrer chez eux », mais « dans un environnement sûr »

S’agissant de l’éducation, le Plan conjoint 2020 (JRP) permettra également aux partenaires humanitaires de saisir l’importante opportunité offerte par la décision du gouvernement du Bangladesh, en janvier, d'accepter les programmes d’enseignement du Myanmar pour les enfants réfugiés rohingyas. Une phase pilote sera bientôt lancée, ciblant 10.000 enfants scolarisés entre la sixième et la neuvième année.

Avoir accès à l’éducation dans le cadre du programme scolaire du Myanmar est jugé crucial pour préparer le retour et la réintégration lorsque cela sera possible. D’autant que les organismes humanitaires rappellent que les Rohingyas « veulent clairement rentrer chez eux ». Mais une hypothèse lorsque leurs familles seront « dans un environnement sûr », lorsqu’ils pourront exercer leurs droits et accéder aux services essentiels et lorsqu’ils percevront une voie vers la citoyenneté au Myanmar.

Nous nous sommes engagés à investir à long terme en travaillant avec le gouvernement afin de créer des conditions de vie durables et dignes - António Vitorino, Directeur général de l’OIM

Par ailleurs, le Plan conjoint 2020 met aussi l’accent sur les domaines ayant touché les communautés d’accueil, notamment les infrastructures et la prestation de services publics, l’accès à des moyens de subsistance durables, la réhabilitation de l’environnement et les initiatives dans le domaine de l’énergie.

« En réponse à la crise en août 2017, nous nous sommes engagés à investir à long terme en travaillant avec le gouvernement afin de créer des conditions de vie durables et dignes », a indiqué le Directeur général de l’OIM, António Vitorino.

« L’accent mis par le JRP 2020 sur l’infrastructure, les moyens de subsistance, la protection et l’environnement sont le prolongement du travail déjà accompli à ce jour », a-t-il ajouté.

D’ailleurs, la réhabilitation de l’environnement, combinée à la fourniture de sources d’énergie renouvelable, a apporté de réelles améliorations à la vie quotidienne dans les installations de réfugiés rohingyas.

Tous les foyers de réfugiés rohingyas utilisent désormais du gaz de pétrole liquéfié (GPL) pour la cuisine, ce qui a entraîné une chute de 80% de la demande de bois de chauffage. Quelque 30.000 familles bangladaises locales sont également bénéficiaires de cette initiative. L’introduction du GPL, associée à des programmes de reforestation et de conservation, a permis de reverdir de manière remarquable les zones du district de Cox's Bazar où vivent les réfugiés rohingyas.