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A la frontière entre la Turquie et la Grèce, 13.000 migrants passent la nuit dans le froid (OIM)

Erdine, nord-ouest de la Syrie. Une famille syrienne se protège du vent à la tombée de la nuit. Les enfants ramassent des branches pour faire un feu de camp tandis que les adultes réfléchissent à leurs options après avoir échoué à entrer en Grèce.
©OIM/Emrah Özesen
Erdine, nord-ouest de la Syrie. Une famille syrienne se protège du vent à la tombée de la nuit. Les enfants ramassent des branches pour faire un feu de camp tandis que les adultes réfléchissent à leurs options après avoir échoué à entrer en Grèce.

A la frontière entre la Turquie et la Grèce, 13.000 migrants passent la nuit dans le froid (OIM)

Migrants et réfugiés

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est déployée le long des 212 kilomètres de frontière séparant la Turquie de la Grèce pour fournir une aide humanitaire aux migrants les plus vulnérables qui cherchent à se rendre en Europe.

Le long de la route reliant la ville d’Edirne (nord-ouest de la Turquie) au point frontalier de Pazarkule, plusieurs personnes marchent à pied, les unes derrière les autres. Sur une vidéo de la mission de l’OIM en Turquie, on aperçoit des flux constants d'hommes ainsi que des femmes et de jeunes enfants avançant dans la même direction.

Portant un sac sur le dos, trainant une valise, ou parfois juste un sac plastique à la main, ces migrants se déplacent seuls ou en petits groupes. Leur objectif : atteindre la Grèce et l’Union européenne (UE).

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D’autres personnes sont parties d’Edirne vers Ipsala, un autre point frontalier. En taxis, dans des vans, ou bien toujours à pied. Sur une photo prise par l’OIM, on aperçoit une femme marchant à pied et transportant son enfant dans ses bras dans l’espoir d’atteindre l’Europe.

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Ce dimanche soir, des milliers de migrants de plusieurs nationalités - dont des familles avec de jeunes enfants - passent la nuit dans le froid le long de la frontière entre la Turquie et la Grèce, a indiqué l’OIM, dont le personnel suit les mouvements de personnes depuis Istanbul.

« La nuit dernière, il y avait un groupe de Syriens, des familles, 15 d’entre elles, rassemblées autour d’un feu de camp qu’elles avaient fait. Et il y avaient plusieurs feux de camp, tout le long de ce chemin et de la frontière ou l’ont voyait des gens ensemble se blottir les uns contre les autres pour essayer de rester au chaud tout au long de la nuit » a raconté Lanna Walsh, la porte-parole de l’OIM en Turquie, dans un entretien à la BBC. « C’est une situation assez désespérée et nous essayons de faire ce que nous pouvons avec nos partenaires », a-t-elle dit.

« Nous avons parlé à des familles iraniennes, afghanes et syriennes désespérées d’arriver en Europe », a dit Mme Walsh, présente actuellement à Erdine où elle a décrit une situation tendue sur place samedi soir alors que des migrants coincés tentaient de négocier avec des passeurs. « Certains d’entre eux ont quitté leurs emplois et tout laissé derrière, avec la certitude d’atteindre l’UE », a –t-elle rapporté sur son compte Twitter.

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Selon l’OIM, au moins 13.000 personnes étaient massées dimanche soir le long de la frontière terrestre longue de 212 kilomètres entre la Turquie et la Grèce dans l’espoir d’entrer en Grèce. Elles sont principalement rassemblées aux points de passage frontaliers officiels de Pazarkule et d’Ipsala ainsi que dans plusieurs points de passage informels.

« Le nombre de migrants passant par Edirne vers la frontière a augmenté au cours de la journée à mesure que des voitures, des taxis et des bus arrivaient d'Istanbul », a déclaré le chef de la mission de l'OIM en Turquie, Lado Gvilava, dans un communiqué publié dimanche.

« La plupart des personnes en déplacement sont des hommes, mais nous voyons également de nombreux groupes familiaux voyager avec de jeunes enfants », a ajouté M. Gvilava.

Sur place, l’OIM distribue des repas, de l’eau et d'autres fournitures de base telles que des couvertures thermiques, aux migrants dans la ville d’Edirne. « Les températures chutent à près de zéro et le vent est assez mauvais. Nous sommes donc préoccupés par ces personnes vulnérables qui sont exposées aux éléments », a alerté le chef de la mission de l’OIM en Turquie.

Tout au long de la journée de dimanche, le personnel de l'OIM a observé dans différents arrêts, le long des trois heures et demie de route séparant Istanbul d’Edirne, des migrants voyageant en voiture et en minibus, achetant de la nourriture, de l'eau et d'autres fournitures. Alors que le soleil se couchait sur la métropole turque, des personnes continuaient d’embarquer dans des bus surchargés de personnes à destination de la zone frontalière. « Cela va continuer demain », a dit Mme Walsh dans une vidéo publiée par l’OIM dimanche.

« Le voyage vers l’Europe présente des risques importants pour la sécurité des migrants et de leurs familles qui sont souvent victimes de passeurs, de conditions météorologiques défavorables et d'un manque d'accès à la nourriture et à l'eau », avait rappelé samedi M. Gvilava.