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La haine sur les médias sociaux contribue directement à la hausse des crimes de haine contre les minorités

Les gouvernements et les entreprises de l'Internet ne parviennent pas à relever les défis de la haine en ligne.
Unsplash/Priscilla du Preez
Les gouvernements et les entreprises de l'Internet ne parviennent pas à relever les défis de la haine en ligne.

La haine sur les médias sociaux contribue directement à la hausse des crimes de haine contre les minorités

Droits de l'homme

La propagation des discours de haine par le biais des médias sociaux contribue directement à l'augmentation des crimes de haine contre les minorités, a déclaré jeudi le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les questions relatives aux minorités.

Cet expert a demandé que ce « poison des esprits » en ligne soit reconnu et combattu.

« Ces dix dernières années, les minorités du monde entier ont été confrontées à des menaces nouvelles et croissantes, alimentées par la haine et le sectarisme véhiculés par les médias sociaux », a déclaré Fernand de Varennes, alors que la ville allemande de Hanau se remet d'une fusillade au cours de laquelle neuf personnes ont été tuées par haine apparente des minorités.

« Cela a contribué à la montée des groupes extrémistes violents et à une augmentation spectaculaire des crimes de haine dans de nombreux pays visant les minorités religieuses, ethniques et autres, y compris les migrants », a noté l’expert dans un communiqué de presse.

M. de Varennes a dénoncé la « banalisation du sectarisme », l'augmentation de « la représentation des minorités comme Autres et leurs déshumanisation sur les médias sociaux » et l'utilisation des réseaux sociaux pour propager des discours de haine et même des crimes de haine en direct, telles que les récentes attaques visant des lieux de culte de minorités au Sri Lanka, en Nouvelle-Zélande, en Inde et aux États-Unis.

Plus les discours de haine sont répandus, plus ils s'intègrent au courant dominant et créent un environnement permissif et toxique où les appels à la violence contre le groupe « détesté », généralement une minorité, se normalisent.

« Cette propagation de la haine contre les minorités en ligne doit être arrêtée », a déclaré le Rapporteur spécial.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a annoncé l'année dernière la création d'une stratégie et d'un plan d'action des Nations unies pour lutter contre les discours de haine.