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Nouveau coronavirus : l’OMS ne déclare pas d’urgence sanitaire internationale pour l’instant

Des personnes portant un masque alors qu'ils attendent dans le hall des arrivées à l'aéroport international de Shenzhen, en Chine.
Photo : ONU Info/Jing Zhang
Des personnes portant un masque alors qu'ils attendent dans le hall des arrivées à l'aéroport international de Shenzhen, en Chine.

Nouveau coronavirus : l’OMS ne déclare pas d’urgence sanitaire internationale pour l’instant

Santé

Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé jeudi qu’il ne déclarait pas d’urgence sanitaire internationale pour l'instant concernant le nouveau coronavirus identifié en Chine.

« Je ne déclare pas aujourd'hui une urgence de santé publique de portée internationale », a dit le Dr Tedros lors d’une conférence de presse à Genève à l’issue d’une réunion du Comité d’urgence de l’agence onusienne.

« Comme c'était le cas hier, le comité d'urgence était divisé sur la question de savoir si l'épidémie de nouveau coronavirus représentait une urgence de santé publique de portée internationale », a ajouté le chef de l'OMS.

Il a toutefois prévenu qu’il s’agissait d’une urgence sanitaire en Chine, mais qu’elle « n'est pas encore devenue une urgence sanitaire mondiale ». L’évaluation des risques par l’OMS est que « la flambée représente un risque très élevé en Chine et un risque élevé aux niveaux régional et mondial », a-t-il dit.

La décision a été annoncée par le chef de l’OMS après une réunion du Comité d’urgence de l’OMS mercredi et jeudi sur le nouveau coronavirus.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS, s'exprime lors d'une conférence de presse à Genève (photo d'archives).
ONU/Elma Okic
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS, s'exprime lors d'une conférence de presse à Genève (photo d'archives).

Des cas signalés dans d'autres pays

Le chef de l’OMS a précisé que 584 cas ont été signalés à ce jour, dont 17 morts. Sur ces 584 cas, 575 ont été signalés en Chine et tous les décès ont été enregistrés dans ce pays. L’épicentre de l’épidémie se trouve à Wuhan, dans la province chinoise de Hubei. Cette ville d’environ 11 millions d’habitants a été mise en quarantaine par les autorités chinoises.

D’autres cas ont été signalés au Japon, en Corée du Sud, à Singapour, en Thaïlande, aux Etats-Unis et au Vietnam, a-t-il précisé.

La dimension internationale de l'épidémie a été signalée pour la première fois le 13 janvier, avec l'annonce qu'un voyageur en provenance de Chine était traité pour ce virus en Thaïlande. 

L'OMS suit cette épidémie de nouveau coronavirus « chaque minute de chaque jour, aux niveaux national, régional et mondial », a déclaré le Dr Tedros. « Nous travaillons pour prévenir la transmission d'humain à humain ».

« Je tiens à réitérer que le fait que je ne déclare pas une urgence sanitaire publique de portée internationale aujourd'hui ne doit pas être pris comme un signe que l'OMS ne pense pas que la situation est grave, ou que nous ne la prenons pas au sérieux. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité », a ajouté le chef de l’OMS.

Il a rappelé que ce virus peut provoquer une maladie grave et qu'il peut tuer, bien que pour la plupart des gens, les symptômes soient plus légers. « Nous savons que parmi les personnes infectées, un quart des patients ont souffert d'une maladie grave », a-t-il dit.

La plupart des personnes décédées souffraient de problèmes de santé, notamment d'hypertension, de diabète ou de maladies cardiovasculaires qui ont affaibli leur système immunitaire, a-t-il précisé.

Quant à la transmission d’humain à humain, pour l'instant, elle semble limitée aux groupes familiaux et aux professionnels de santé s'occupant de patients infectés. Le chef de l’OMS a précisé toutefois qu’il y avait encore beaucoup de choses que les experts ne savent pas. « Nous ne connaissons pas la source de ce virus, nous ne comprenons pas à quel point il se propage facilement et nous ne comprenons pas pleinement ses caractéristiques cliniques ou sa gravité », a-t-il dit.

Selon le Dr Tedros, cette épidémie a été détectée parce que la Chine avait mis en place un système pour détecter les infections respiratoires graves. Il a remercié le gouvernement chinois pour sa « coopération et sa transparence ».

Samedi, des centaines de millions de personnes voyageront en Chine pour célébrer la Fête du Printemps ou le Nouvel An chinois. Cela risque de compliquer les efforts pour contenir le virus. 

« Il est probable que nous verrons davantage de cas dans d’autres parties de la Chine et dans d’autres pays », a dit le chef de l’OMS. Il a souhaité que les mesures prises par les autorités chinoises pour contenir l’épidémie soient efficaces et de courte durée.

Pour le moment, l'OMS ne recommande pas de restrictions plus larges au voyage ou au commerce. « Nous recommandons des contrôles à la sortie dans les aéroports dans le cadre d'un ensemble complet de mesures de confinement », a dit le Dr Tedros.